CERVEAU : un nouveau système d’information pour les médecins au service de votre santé

Allo-Médecins a rencontré pour vous Sandrine Chipot, la directrice du projet CERVEAU qui nous parle de ce système d’information et de son fonctionnement

Le système d’information CERVEAU, Centre Régional de Veille et d’Action sur les Urgences, permet de produire de l’information de veille sanitaire et de l’analyser afin d’organiser au mieux les ressources hospitalières de la région Ile  de France. Il prévoit de faire remonter les données d’activités Urgences ainsi que les lits disponibles ou les données d’activités SAMU.

Allo-Médecins : Comment est né le projet CERVEAU ?

Sandrine Chipot : Pour l’histoire, le projet a vu le jour suite à la canicule de 2003 qui a conduit les pouvoirs publics à mettre en place des outils de veille et d’alerte. Le CERVEAU est né d’une collaboration entre l’ARH (Agence régionale de l'hospitalisation) Ile-de-France et l’APHP (Assistance Publique- Hôpitaux de Paris) qui a d’ailleurs pris en charge le développement de certains outils. Ces derniers ont montré leurs limites après quelques années d’utilisation et l’ARS (Agence régionale de santé) a confié au GCS D-SISIF la construction d’un nouveau système d’information (SI) adapté.

A-M : En quoi consiste le projet CERVEAU et quel est son objectif ?

S-C : Le SI CERVEAU a été conçu pour être un outil décisionnel complet alimenté à partir de données de sources diverses. L’un des objectifs est de pouvoir adapter les ressources hospitalières par la connaissance de l’offre (lits disponibles) et de l’activité attendue (urgences, SAMU)

A ce jour, nous sommes depuis 2 mois dans une phase pilote, concernant la saisie des prévisions en matière de lits ouverts pour l’été 2014, qui touche à sa fin. Quinze établissements sont concernés et nous sommes actuellement en train de faire le bilan. Le but est de pouvoir ajuster le dispositif, en adaptant ce qui est nécessaire et en améliorant l’accompagnement des acteurs pour la généralisation.

A-M : CERVEAU s’adresse-t-il uniquement aux hôpitaux publics ?

S-C : Non, les établissements inclus dans le projet sont de natures diverses. Il y a notamment parmi les établissements pilotes des sites de l’APHP, des établissements privés et des centres hospitaliers. Le but est de couvrir la région au maximum et de s’assurer que le système convient à tous. En cible, nous visons entre 400 et 450 établissements de santé utilisant le SI CERVEAU.

A-M : Sur quel support les différents acteurs concernés vont pouvoir avoir accès au CERVEAU ?

S-C : C’est un site web accessible depuis un ordinateur. Les acteurs vont passer par le portail régional des professionnels de santé, brique technique de l’espace numérique régional de santé (ENRS). Le but est vraiment de faciliter la vie des personnels sur le terrain en leur donnant un accès via un portail unique. Il n’y a donc pas besoin d’installation préalable sur les ordinateurs.

A-M : Qui saisit les données sur le SI ? À quelle fréquence est-il mis à jour ?

S-C : Certaines informations comme la prévision en lits ouverts ou les disponibilités en lits vont être saisies par des personnes de l’établissement de santé, généralement au niveau de la direction.

Concernant les prévisions, la saisie est réalisée 2 fois par an : été et hiver par des profils administratifs. La fréquence de la saisie des disponibilités en lits dépend de la discipline concernée. Pour la réanimation et les soins intensifs, l’ARS demande qu’une saisie soit effectuée 3 fois par jour sur la réanimation et les soins intensifs, ce qui aide à l’orientation des patients notamment pour les SAMU (saisies dans le ROR-IF, Répertoire Opérationnel des Ressources,  transmises au fil de l’eau au SI CERVEAU) . Concernant des disciplines comme de la chirurgie ou de la médecine, elle est actuellement réalisée une fois par jour.

Sur le volet des urgences, la remontée d’information est automatique et la mise à jour est infra quotidienne (alimentation toutes les 5/10 minutes pour des données relatives à l’occupation des services d’urgences à un instant T et toutes les nuits pour les Résumés de Passage aux Urgences.

Sur le volet SAMU, des travaux sont en cours en lien avec le projet Permanence  Des Soins Ambulatoires pour remonter des données automatiquement en remplacement de la saisie quotidienne en place actuellement.

A-M :  Si le système fonctionne de manière satisfaisante, pourrait-il s’étendre hors Ile de France ?

S-C : Le GCS est impliqué dans plusieurs démarches interrégionales, notamment à travers l’Association Pléiades. Des réflexions sont en cours sur la possibilité de mutualiser le SI CERVEAU, en lien notamment avec la mutualisation déjà existante sur le ROR- IR. Mais à ce stade, aucune décision n’a encore été prise.