Carnet de santé numérique, bientôt généralisé en France
Rédigé par La Rédaction , le 06 November 2018 à 11h02
Le carnet de santé numérique soulève la question de la protection des données.
A l’ère du digital, il est difficile d’imaginer que le carnet de santé version papier ne soit pas remplacé à terme par un carnet de santé numérique. L’idée remonte déjà à 2004. Presque 15 ans après et 500 millions d’euros dépensés, sa généralisation dans l’Hexagone va finalement être officialisée.
Un objectif de 40 millions de DMP pour les cinq prochaines années
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, doit annoncer le lancement officiel du carnet de santé numérique ce mardi 6 novembre 2018. Baptisé DMP ou Dossier médical partagé, il sert à conserver et sécuriser les informations de santé utiles telles que les traitements médicaux et les résultats d’analyses. Le patient peut les partager avec les professionnels de santé de son choix.
L’accord signé entre la CNAM ou Caisse nationale d’assurance maladie et l’UNPS ou Union nationale des professionnels de santé prévoit l’ouverture de 40 millions de DMP d’ici 5 ans. A ce jour, la première phase de développement, réalisée entre décembre 2016 et mai 2018 a déjà permis la création de 550 000 dossiers médicaux partagés.
Ces 18 premiers mois de tests ont pour but de perfectionner ce DMP nouvelle génération afin de faciliter son accès et de simplifier son alimentation par la population. Si le patient garde un accès total et illimité à son DMP, les professionnels de santé non autorisés ne peuvent pas par contre y accéder et consulter les informations le concernant.
Des interrogations légitimes sur la sécurité des DMP non anonymisés
Le carnet de santé numérique est un véritable serpent de mer. Il a végété durant plus de 5 ans. Sa première version nationale n’est sortie qu’en 2010. Cependant, cela a été un échec cuisant avec moins de 200 000 DMP créés en deux ans pour plus de 200 millions d’euros de dépenses d’après un rapport de la Cour des comptes.
La nouvelle génération de carnet de santé numérique est ainsi très attendue. Toutefois, comme elle ne sera pas anonymisée, les questions autour du secret médical se posent légitimement. Il incombe à l’hébergeur d’assurer la sécurité sans faille des données. La lourde tâche de trouver l’équilibre entre confidentialité et accès facile revient à Santeos, filiale du groupe Atos.
La généralisation du DMP devrait néanmoins apporter des réponses à plusieurs problèmes. En effet, il doit permettre un meilleur suivi et une continuité des soins afin d’éviter la redondance des prescriptions. Par ailleurs, il va faciliter et accélérer la prise en charge, important en cas de blessure grave. Pour rappel, l’ouverture d’un DMP est gratuite et facultative.