Risques liés aux résidus métalliques d’aiguilles de tatouage
Rédigé par La Rédaction , le 06 September 2019 à 11h49
Tatouage et aiguille
Etant donné que le tatouage implique une effraction cutanée, cette opération n’est pas anodine et présente des risques sur le plan sanitaire. Ces risques découlent aussi bien du procédé et des encres que des matériels et des accessoires utilisés par le tatoueur. Pourtant, cette pratique est en forte expansion.
Des particules de nickel et de chrome issues de l’abrasion d’aiguilles
Selon une étude menée par une équipe internationale de scientifiques, l’usure des aiguilles de tatouage entraine le rejet de substances métalliques dans le corps humain. Plus précisément, il s’agit de particules de nickel et de chrome, susceptibles de se propager dans l’organisme et de causer une réaction allergique. Telle est la conclusion publiée dans la revue Particle and Fibre Toxicology.
Ces particules de nickel et de chrome se dispersent dans l’organisme avant de se loger dans les ganglions lymphatiques. Ce phénomène de migration est à l’origine d’allergies. Elles se manifestent en général par une réaction non-infectieuse chronique qui peut persister au-delà des trois mois. Elle s’accompagne de démangeaisons, de gonflements et d’une inflammation de la peau.
Pour rappel, ces symptômes n’ont aucun lien avec un manque d’hygiène du salon de tatouage. Ils résultent de l’abrasion des aiguilles de tatouage utilisées afin de faire pénétrer l’encre sous la peau. Des études épidémiologiques sur une population plus vaste et une période plus longue sont toutefois nécessaires pour évaluer l’effet à long terme sur la santé.
Une étude à la méthodologie contestable et aux résultats déjà connus
Si l’utilité de l’étude pour de futures recherches est reconnue, la méthodologie est par contre contestée. De même, les résultats ne constituent pas une véritable découverte. Le Dr Nicolas Kluger, dermatologue et responsable « consultation tatouage » à l’hôpital Bichat, explique en effet que la méthodologie utilisée par les scientifiques n’est pas adaptée et affecte la fiabilité des travaux.
Afin d’aboutir à leur conclusion, les auteurs de l’étude ont analysé des peaux tatouées et des ganglions de cinq donneurs décédés, des peaux tatouées de cochons morts, et la peau d’une personne tatouée qui a fait une réaction allergique. En plus, il est impossible d’établir que les cinq donneurs étaient allergiques ou non de leur vivant.
Par ailleurs, l’allergie au nickel associée aux encres de tatouage est un problème connu de longue date. D’où l’élaboration de la norme européenne en la matière. Ainsi, les nouvelles encres professionnelles ne contiennent plus de nickel. Et même si l’étude s’était intéressée aux dermatographes plutôt qu’aux aiguilles de tatouage, les quantités seraient encore faibles par rapport à d’autres sources d’exposition.
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