Ne faîtes pas confiance trop vite aux applications de santé
Rédigé par Laure Hanggi , le 06 January 2015 à 11h29
Faut-il se fier aux applications de santé ? - Fotolia © venimo
Le magazine américain Mother Jones revient sur le développement incroyable et non réglementé des applications de santé. Un phénomène qui pourrait, à terme, devenir dangereux pour les utilisateurs.
Des applications non réglementées
Mesurer sa pression sanguine, son pouls, son taux de cholestérol ou bien scanner son corps pour détecter des cancers. L'offre des applications de santé s'élargit et promet un monde où la santé sera au bout des doigts.
Ces applications, qui connaissent un grand succès, sont cependant de plus en plus montrées du doigt par de nombreuses études, qui les accusent d'être dangereuses. Se développant dans un vide juridique total, ces applications, qui se disent « informatives » ou « divertissantes » échappent à tout contrôle, alors qu'elles sont utilisées très sérieusement par des millions de gens.
Et pour cause, tout le marketing entourant ces applications les désigne comme des outils de santé fiables. Ainsi, de plus en plus de personnes sont hospitalisées en urgence suite à des erreurs de diagnostics ou de mauvais conseils délivrés par ces applications.
L'illusion du « smartphone-médecin »
Le développement de ces applications est le résultat de facteurs simples : face aux médecins débordés et au problème des déserts médicaux, beaucoup d'espoirs sont placés dans la e-santé. Il faut dire que le projet est attirant : pouvoir analyser les données de son corps en continu, être suivi à distance médicalement, faire gagner en autonomie les patients, etc faciliterait la vie de ces derniers et des médecins eux-mêmes.
Les applications de santé se sont insérées dans cette brèche, mais peut-être au détriment des utilisateurs. Nombre d'entre elles utilisent des capteurs à la fiabilité douteuse ou délivrent des recommandations en aucun cas cautionnées par les professionnels de santé. Résultat : les véritables maladies restent souvent non-diagnostiquées et des cas de surmédications (type insuline) apparaissent.
Aujourd'hui au nombre de 100 000, soit deux fois plus qu'il y a deux ans, ces applications de santé représentent un marché en pleine expansion, qui pèse déjà 4 milliards de dollars et pourrait dépasser les 26 milliards en 2017. Des chiffres qui appellent à une réglementation beaucoup plus stricte.