Étendre la couverture vaccinale par les pharmaciens
Rédigé par La Rédaction , le 05 October 2016 à 11h55
Le droit a la vaccination est réclamé par les pharmaciens
La vaccination reste actuellement le moyen de protection le plus efficace contre les maladies infectieuses. Pourtant, elle est aujourd’hui victime de son propre succès. Malgré cet intérêt, la couverture vaccinale en France est en régression pour différentes raisons. Face à ce problème, les pharmaciens revendiquent le droit de vacciner.
Un rôle majeur à jouer malgré la réticence des médecins
En 2014, le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens ou CNOP a déjà fait une demande pour autoriser ces professionnels de santé à vacciner dans leur officine. L’octroi de ce droit a été inscrit dans la loi de santé de 2015. Cependant, les parlementaires ont fait machine arrière et l’ont retiré devant la réticence suscitée par le texte chez les médecins.
Pourtant, plus de 80% des pharmaciens affirment être prêts à se former à cette pratique pour rétablir la confiance des Français en la vaccination et améliorer la couverture vaccinale dans l’ensemble du pays. 41% de la population trouvent en effet les vaccins peu fiables tandis que 17% les jugent simplement non efficaces. Le scepticisme est grandissant.
Les pharmaciens reviennent ainsi à la charge au nom de l’urgence sanitaire. La présidente du CNOP, Isabelle Adenot, rappelle notamment que les pharmaciens jouent un rôle clé dans la sensibilisation du public sur l’importance de la vaccination. Les résultats de l’enquête Oxoda sur la question ont aussi révélé que 60% des Français sont favorables à cette initiative.
Des pays comme le Royaume-Uni à prendre pour exemple
Outre le Royaume-Uni, de nombreux pays tels que les Etats-Unis d’Amérique, l’Australie, la Suisse et l’Irlande ont déjà adopté cette politique et ont octroyé à leurs pharmaciens le droit de vacciner. Cela a porté ses fruits avec une augmentation de 7% de la couverture vaccinale. Plus important encore d’après Isabelle Adenot, 15% des personnes vaccinées en pharmacie n’ont jamais été vaccinées.
La possibilité de toucher des individus en dehors du circuit de soins constitue un autre enjeu justifiant l’octroi de ce droit aux pharmaciens. Contrairement aux médecins, sages-femmes et infirmiers qui y sont déjà autorisés, ils reçoivent au quotidien de nombreuses personnes hors du système de soin. Sans consulter, ils achètent en pharmacie du paracétamol, des produits pour bébé, etc.
La Présidente du CNOP admet toutefois que l’autorisation des pharmaciens à vacciner doit se faire dans des conditions strictes. Cela doit commencer par les personnes adultes et seulement sur prescription médicale. De même, elle ne doit concerner que les vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la polio et la grippe. Ils doivent également recevoir une formation.