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Lille suspend son cursus en homéopathie

Rédigé par , le 05 September 2018 à 11h39

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Diplôme d'homéopathie suspendu à Lille

Diplôme d'homéopathie suspendu à Lille

En mars dernier, 124 médecins ont signé une tribune pour dénoncer les pratiques dangereuses de certaines médecines alternatives comme l’homéopathie. Depuis, la guerre est ouverte entre pros et antis. En attendant la décision de la Haute Autorité de Santé, la faculté de médecine de Lille a suspendu son diplôme d’homéopathie.

Une doctrine en marge du mouvement scientifique

Les différentes facultés de médecine en France proposent des cursus en homéopathie depuis environ quarante ans. L’objectif à l’origine était de mieux encadrer cette pratique au sein des universités plutôt que dans les officines extérieures, sans contrôle. Délivrés après un ou deux ans d’étude, ces diplômes échappent au contrôle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche.

L’initiative de la faculté de médecine de Lille de suspendre son diplôme d’homéopathie pour l’année universitaire débutante n’est pas une première. La faculté de médecine de Bordeaux a déjà mis fin à son cursus en homéopathie en 2009. D’après le Pr Jean-Luc Pellegrin, doyen de l’époque, aucun des enseignants chargés de dispenser les cours n’était un universitaire.

Didier Gosset, doyen de la faculté de médecine de Lille, justifie la décision de l’université par l’absence d’étude scientifique démontrant l’efficacité de l’homéopathie en dehors de son effet placébo. De même, si les connaissances médicales ne cessent de progresser, cette doctrine n’a pas évolué. Maintenir l’enseignement de cette discipline signifierait continuer à enseigner une médecine sans fondements scientifiques.

La position de la Haute Autorité de Santé très attendue

La suspension du diplôme d’homéopathie décidée par la faculté de médecine de Lille a été saluée par les médecins luttant contre les « fakemed » ou fausse médecine. Ils appellent les autres universités françaises à faire pareil. Le syndicat national des médecins homéopathes redoute une telle éventualité. Didier Deswarte, son vice-président, qualifie cette décision de violente et incompréhensible.

Le syndicat national des médecins homéopathes a d’ailleurs contre-attaqué en portant plainte contre les 124 médecins signataires de la tribune publiée au mois de mars devant le Conseil national de l’ordre des médecins. Comme ils veulent remettre en cause la reconnaissance du titre de médecin homéopathe, ces derniers sont accusés de non-confraternité et de non-respect du code de déontologie.

Le ministère de la Santé, quant à lui, a saisi la Haute Autorité de Santé. La HAS a jusqu’au mois de février 2019 pour rendre son avis sur l’efficacité de l’homéopathie et le bien-fondé de son remboursement à hauteur de 30%. A titre de rappel, 33% des Français utilisent des remèdes homéopathiques, soit un marché de 620 millions d’euros.

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