Plafond physiologique et stagnation des performances
Rédigé par La Rédaction , le 05 August 2016 à 10h09
La marge de progression des athlètes se serait très largement diminuée ces dernières années.
La devise des Jeux olympiques est « Plus vite, plus haut, plus fort ». Pourtant, les records du monde se font de plus en plus rares quelle que soit la discipline d’après une étude menée par les chercheurs de l’IRMES ou Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport.
Une vaste étude sur l’ensemble des disciplines quantifiables
Le sport constitue une vraie mine d’or pour les experts de l’évolution. L’analyse des records établis depuis une centaine d’années fournit en effet d’importantes informations. Ils ont ainsi constaté que les progrès réalisés entre 1920 et aujourd’hui sont considérables. En parallèle, ils ont aussi remarqué que les limites physiologiques de l’Homme semblent être atteintes depuis les années 1990.
Afin d’arriver à cette conclusion, les chercheurs de l’IRMES se sont basés sur le nombre des records battus sur les trois dernières décennies et la faiblesse des écarts entre deux records. A titre d’exemple, les meilleurs athlètes féminins du 400 mètres ont du mal à courir au-delà des 8 m/s sur cette période selon Geoffroy Berthelot, coauteur de l’étude. Le constat est le même dans d’autres disciplines comme le tir à l’arc.
Steve Haake, directeur du Centre pour la recherche en ingénierie sportive de l'Université de Sheffield Hallam, affirme également que la marge de progression des athlètes est désormais réduite. Celle-ci serait de 1% pour certaines disciplines. Le plafond physiologique limite les performances du corps humain. (174 mots)
Un grand nombre de facteurs influant sur les performances
Selon cette étude de l’IRMES publiée dans Sports Medecine, un grand nombre de facteurs a permis aux athlètes de réaliser une telle progression jusqu’à ce jour. La professionnalisation du sport et la guerre froide se trouvent en tête de liste. Cela a contribué à l’amplification de l’esprit de compétition, l’affinement des stratégies de course et l’optimisation des techniques pour une dépense d’énergie moindre.
Par ailleurs, la technologie occupe une place prépondérante, en particulier dans la natation. L’abandon des maillots de bain classiques au profit des combinaisons a ainsi permis un gain important en hydrodynamisme et en flottabilité. Si un ralentissement des performances a été remarqué dès le début des années 1980, l’introduction de cette technologie a complètement renouvelé la discipline.
Enfin, les chercheurs de l’IRMES ont constaté une spécialisation par la morphologie. Jean-François Toussaint illustre ce phénomène en comparant le coureur de 1 500 mètres Hicham El Gerrouj et le nageur Michael Phelps. Ils ont la même longueur de jambes. Pourtant, le second est plus grand de 18 cm avec un torse plus développé.