Interdiction d’une prothèse mammaire sur trois en France
Rédigé par La Rédaction , le 05 April 2019 à 12h00
L’ANSM ou Agence Nationale de Sécurité du Médicament vient d’annoncer l’interdiction de certains implants mammaires texturés. A l’heure actuelle, ce type de prothèse représente près de 85 % du marché. Cette mesure concerne seulement treize modèles, commercialisés par six entreprises, à savoir Allergan, Arion, Eurosilicone, Nagor, Polytech et Sebbin.
Une décision motivée par l’application du principe de précaution
Il existe plusieurs catégories d’implants mammaires telles que les implants mammaires micro-texturés, les implants mammaires macro-texturés, les implants mammaires en polyuréthane et les implants mammaires lisses. D’après les explications de son porte-parole, cette décision de l’ANSM ne porte que sur certains implants mammaires macro-texturés et en polyuréthane. Ce dernier fait valoir le principe de précaution pour la justifier.
Depuis 2011, l’agence a relevé une augmentation des signalements de LAGC ou lymphomes anaplasiques à grandes cellules. En tout, l’ANSM évoque 59 cas de ce cancer rare à l’origine de trois décès. En général, cette maladie se déclenche au niveau du tissu cicatriciel d’implants mammaires. Plusieurs femmes ont porté plainte pour mise en danger de la vie d’autrui.
Cependant, l’ANSM estime qu’il est nécessaire de procéder à une étude plus approfondie afin d’établir le lien de causalité entre implants mammaires macro-texturées et en polyuréthane et cancer. En plus, le groupe d’experts estime que l’imputabilité potentielle des autres prothèses mammaires macro-texturées doit être évaluée. Une première mondiale, la décision de l’agence est effective le 5 avril 2019.
Une souffrance intenable pour les femmes déjà victimes d’un cancer
Dans son courrier du 4 avril, l’ANSM met en avant un risque de survenue de LAGC avec les implants mammaires à enveloppe macro-texturée et les implants mammaires recouverts de polyuréthane. Le groupe d’experts s’est notamment appuyé sur les données scientifiques, les données de vigilance, les avis d’experts, et les recommandations nationales et internationales pour aboutir cette conclusion.
En novembre 2018, l’agence a déjà émis des recommandations à destination des chirurgiens. L’ANSM leur a conseillé de suggérer à leurs patientes des prothèses mammaires à enveloppe lisse en attendant les nouvelles données sur les risques de cancer que présentent les implants mammaires macro-texturés. En France, 12 000 femmes sont porteuses de ce type de prothèses mammaires potentiellement dangereux.
Pour ces femmes, il s’agit d’une double peine, voire même d’une triple peine pour celles qui ont subi une mastectomie suite à un cancer et se sont fait poser des prothèses mammaires PIP. Néanmoins, l’ANSM s’est voulue rassurante avec la publication de conseils et de la conduite à tenir pour les patientes inquiètes pour leur état de santé.
Sources : Sciences et avenir