Test de la mort : le test sanguin qui annonce si vous allez mourir d'ici 5 ans
Rédigé par Clémentine Billé , le 05 March 2014 à 12h00
Vous voulez savoir, comme dans Time Out, dans combien de temps vous allez mourir ? C'est possible en une prise de sang !
Des scientifiques estoniens ont décelé des indicateurs qui permettent d’évaluer le risque de mourir dans les cinq années à venir. Une simple prise de sang suffit.
Nous voici dans le film Time Out avec Justin Timberlake. Le temps qu’il reste à vivre est inscrit sur l’avant-bras, vous pouvez regarder les secondes, les minutes et heures s’écouler. Lorsque le compteur arrive à zéro, vous succombez à une crise cardiaque. Ici, même principe. Une étude prouve qu’une simple prise de sang peut déterminer si vous allez mourir ou non dans les années à venir. Voulez-vous connaitre votre heure fatidique ?
4 indicateurs estiment notre temps de vie
Les scientifiques estoniens ont réalisé cette étude, confirmée par leurs voisins les finlandais. Ils sont partis du principe que le corps humain regorge de biomarqueurs. Quatre d’entre eux déterminent si vous allez mourir ou non dans les cinq ans. Un biomarqueur ? C’est une molécule biologique présente dans le sang, les liquides organiques et les tissus qui permet de signaler une anomalie physiologique, un organe en panne ou toute pathologie.
Cette étude, parue le 25 février dans la revue PLoS Medecine a été testée sur 9 842 individus âgés de 18 à 103 et recrutés de 2002 à 2011. Les scientifiques ont utilisé la technique de la strectroscopie par résonance magnétique nucléaire (RMN). Cette expression très technique inclue simplement qu’en un seul test, au lieu de dizaines et dizaines au préalable, un médecin pourra être capable de mesurer la concentration d’une centaine de biomarqueurs dans le sang. L’Estonie en a testé 106, et a étudié la corrélation de ces données avec l’avenir des « cobayes ».
La conclusion est simple : plus le taux des quatre indicateurs est élevé, plus les risques de mourir sont élevés. Les personnes avec le taux le plus fort ont une probabilité de mourir 19 fois plus importantes que celles avec le plus faible taux. Les indicateurs mesurent l'albumine (protéine majoritaire du plasma sanguin), l'orosomucoïde (protéine fabriquée par le foie), les lipoprotéines de basse densité (qui diffusent le cholestérol), et l'acide citrique (il permet notamment la création de l'ATP, le carburant de l'organisme).
Une avancée scientifique freinée par des problèmes éthiques
Les scientifiques ont ensuite suivi les individus pendant cinq ans, tout en consultant leur dossier médical. Au final, 508 personnes sont mortes durant ce laps de temps, notamment pour des cancers et des pathologies d’origine cardiaque.
Et les finlandais ? Presque incroyable, ils ont obtenu les mêmes résultats. Ces quatre biomarqueurs permettent de déceler des pathologies non diagnostiquées ou des déficits non ressentis. Il y a alors l’espoir de soigner des personnes soumises à ce test, et leur permettre de vivre plus longtemps.Les scientifiques continuent cependant de marcher sur des œufs. Il est impossible à l’heure actuelle de connaitre la maladie qui surviendra dans les cinq prochaines années. De plus, ce sont deux pays froids qui ont effectué cette technique. D’autres tests sont à venir afin de déterminer si les résultats divergent selon les modes de vie et d’alimentation.
Surtout, le côté éthique est l’un des principaux freins. Si Time Out reste une fiction, appréhender le jour précis de sa mort est inconcevable pour une majorité de la population. Les premiers retours de l’opinion publique ont permis de cerner les grandes craintes : les suicides et dépressions seraient plus nombreux, ou encore, les malades renonceraient à se soigner en pensant que cette date sera dans tous les cas fatidique.