Baisse de la qualité du sperme, l’environnement mis en cause
Rédigé par La Rédaction , le 04 July 2018 à 10h40
Contrôle de la qualité du sperme en laboratoire
La qualité du sperme baisse dangereusement, en occident comme dans le reste du monde. Sur les trois dernières décennies, la concentration moyenne en spermatozoïdes a chuté de 32,2%. Une étude de Santé Publique France publiée dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire révèle que cela serait provoqué par des facteurs environnementaux.
Omniprésence des perturbateurs endocriniens et exposition croissante
Les perturbateurs endocriniens désignent des substances ou des mélanges exogènes ayant la capacité de provoquer une dégradation des fonctions du système endocrinien qui dépend des hormones. Cette altération a des effets délétères tant sur la santé de l’individu que celle de sa descendance. Les études réalisées à ce jour montrent qu’ils sont largement répandus dans les textiles, les cosmétiques, l’agriculture, l’agroalimentaire etc.
Les perturbateurs endocriniens sont présents dans l’environnement de manière croissante. Or, une exposition à ces substances nuit à la fertilité masculine. En plus d’une baisse significative de la concentration spermatique, qui est passée de 73,6 millions par millilitre à seulement 49 millions, cela se traduit aussi par un nombre beaucoup plus faible des spermatozoïdes qui ont une morphologie normale.
D’autres paramètres témoignent des effets négatifs des perturbateurs endocriniens sur la santé reproductive masculine. Les mesures réalisées par Santé Publique France sur 26 600 hommes relèvent entre autres une fréquence plus élevée de malformations testiculaires. Par ailleurs, le nombre de cryptorchidies et de cancers du testicule diagnostiqués est en hausse constante tous les ans.
Accumulation des facteurs et conséquences sur les générations futures
Accuser uniquement les perturbateurs endocriniens semble cependant compliqué. Cette étude menée par Santé Publique France pointe du doigt une accumulation des facteurs à l’origine de la diminution de la qualité du sperme. Parmi ces autres facteurs figurent notamment le stress et le tabagisme. Une mauvaise hygiène de vie, comme la sédentarité et le manque de sommeil, peut également être source d’infertilité masculine.
Néanmoins, le problème de l’exposition aux perturbateurs endocriniens ne se limite pas à la baisse de la qualité du sperme. Les chercheurs commencent à s’inquiéter des cas de puberté précoce. Les garçons sont moins concernés que les filles. Les signes de puberté apparaissent dès l’âge respectivement de neuf et de huit ans avec un impact possible sur la santé physique et mentale.
Outre les perturbateurs endocriniens, la pollution de l’air est incriminée dans la diminution de la qualité du sperme. Les résultats d’une étude taiwanaise montrent une association entre les anomalies de morphologie des spermatozoïdes et les particules fines. Ces dernières sont issues des gaz d’échappement, de la combustion du bois, etc.