Pesti’Home : une enquête nationale sur les pesticides ménagers

L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) lance ce jeudi 3 juillet 2013 une vaste enquête nationale afin de connaître et mesurer l’utilisation des pesticides par les français dans leurs maisons. 

Le 30 avril dernier, Allo-Médecins vous parlait d’une expérience menée par l’association Générations futures, démontrant que des pesticides avaient été retrouvés dans les cheveux d’une trentaine d’enfants résidant ou allant à l’école près d’une zone agricole, où stagnent dans l’air des particules de pesticides. Seulement, les pesticides ne se trouvent pas uniquement dans les zones agricoles. Tout le monde est exposé à ces substances, par exemple avec les produits répulsifs pour insectes.

Une enquête à plusieurs objectifs

Cette enquête, nommée Pesti’Home, cherche à savoir comment les français utilisent les pesticides. Ainsi, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) compte évaluer l’exposition des français à ces substances afin de définir par la suite les priorités de santé publique concernant ce sujet.

Ce sont 150 communes de France métropolitaine qui ont été choisies pour participer à cette étude. Les habitants des villes et villages sélectionnés recevront un email et pourront choisir de participer à l’étude qui aura lieu de juillet à octobre 2014. Le participant devra alors recenser les produits qu’il utilise chez lui et préciser la manière dont il l’utilise. Les données resteront totalement confidentielles.

Les résultats de cette étude devraient être connus courant 2015. Par la suite, certains produits pourraient voir leur autorisation sur le marché retirée ou devront subir une révision de leur recette afin de pouvoir continuer à être utilisés

Plusieurs familles de produits visés

Les produits concernés par cette enquête sont nombreux. Les répulsifs corporels, par exemple les produits anti-moustiques, très utiles quand l’été arrive et que les moustiques campent dans votre chambre en attendant que vous alliez vous coucher.

Seront également concernés les produits d’extérieurs utilisés pour le jardin, d’intérieur pour les plantes et bien sûr toutes sortes d’insecticides pour venir à bout de papillons, mouches et autres insectes volants désagréables.

La première étude sur le sujet

C’est une première en France. Cette enquête a été décidée suite à plusieurs analyses scientifiques, accusant les pesticides d’être responsables, à un certain niveau, de certaines pathologies de plus en plus répertoriées. Début 2014, ce sont près 1200 médecins qui ont lancé un appel à réagir.

Il semble que Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie, les ait entendu puisqu’elle a décidé d’avancer à 2016 au lieu de 2020 initialement prévu, l’adoption d’un amendement pour l’interdiction des produits phytosanitaires dans les espaces verts ouverts au public. La France en est le premier consommateur européen.