Grossesse tardive, un problème de santé publique
Rédigé par La Rédaction , le 03 April 2018 à 10h53
Une grossesse est considérée comme tardive à partir de 40 ans.
Chaque année, l’âge moyen de la première grossesse ne cesse de reculer. De même, le nombre de grossesse tardive augmente régulièrement, jusqu’à inquiéter les médecins. En effet, tomber enceinte à 40 ans et plus est difficile et délicat. Les chances de conception déclinent fortement à partir de cet âge.
Un parcours du combattant malgré les progrès de la médecine
La fenêtre de fertilité des femmes commence avec la puberté et se termine à la ménopause. Au cours de cette période, elles peuvent concevoir des enfants. Par contre, la qualité de la fertilité n’est pas la même. Jusqu’à leurs 35 ans, elle est maximale. Entre 35 et 40 ans, elle décroit petit à petit. La quarantaine passée, elle chute rapidement.
Ce phénomène s’explique par le vieillissement ovarien tant en qualité qu’en quantité. A partir de 40 ans, les ovocytes sont de moins bonne qualité. Leur nombre baisse aussi sensiblement. Ainsi, il est plus facile et plus rapide d’obtenir une grossesse entre 20 et 35 ans. Les risques de ne pas y parvenir augmentent de 36% au-delà de 40 ans.
Par ailleurs, les chances de réussite des techniques d’assistance médicale à la procréation sont quasi-négligeables après 42 ans. Contrairement aux idées reçues, l’AMP ne fait pas de miracle et ne rajeunit pas les ovaires. Les célébrités enceintes à 45 ans et plus donnent souvent de faux espoirs. La plupart du temps, elles ont recours au don d’ovocytes.
Des risques importants tant pour la mère que pour son enfant
Avoir un enfant la quarantaine passée n’est pas seulement difficile mais comporte en plus des risques importants pour la mère et son enfant. D’ailleurs, les grossesses tardives sont considérées comme des grossesses à risque par les gynécologues. Les grossesses tardives sont associées à la prématurité, au diabète gestationnel et l’hypertension. A cela s’ajoute le risque de mortalité maternelle à l’accouchement.
Le vieillissement ovarien accroit également le risque de fausse couche. S’il est évalué entre 12 et 15% avant 30 ans, il passe à 30% entre 40 et 44 ans. Au-delà de cet âge, il dépasse les 40%. De plus, les pathologies utérines telles que l’adénomyose et les fibromes, susceptibles d’empêcher la nidation et de favoriser la fausse couche, sont plus fréquentes.
Pour le bébé, la grossesse tardive constitue une situation à risque. A titre d’illustration, le taux d’anomalie chromosomique est dix fois supérieur pour un enfant dont la mère a 40 ans et plus. Il en est de même pour les malformations congénitales. Enfin, les risques de macrosome et de retard de croissance in utero sont aussi élevés.