Une paille pour sauver des millions de vies
Rédigé par Alexis Van Wittenberghe , le 03 March 2014 à 17h01
Un jeune kényan utilise la LifeStraw pour la première fois.
La société suisse Vestergaard s’était déjà fait connaitre pour avoir développé des moustiquaires pour les régions souffrant du Paludisme et de la Malaria, aujourd'hui elle s'attaque au tiers de la population mondiale qui n'a toujours pas accès à l'eau potable.
C’est un objet qui risque bien de révolutionner la vie de millions de personnes à travers le monde. Le projet « LifeStraw », mis au point par la multinationale Vestergaard, a pour objectif d’offrir aux régions du monde les plus dépourvus en eau potable le moyen de boire sans prendre de risque pour la santé. Près de 780 millions d’individus n’ont pas accès à l’eau potable selon les derniers chiffres de l’UNICEF et une personne meurt en moyenne toutes les 21 secondes d’une maladie hydrique (principalement des enfants). Cette « paille de vie » se présente ainsi comme une réponse à des millions d’individus qui n’ont toujours pas accès à l’eau potable.
La LifeStraw permet de boire jusqu'à 700 litres d'eau filtrée
La « LifeStraw » permet de filtrer les parasites protozoaires, les bactéries et les virus à l’origine de maladie comme la fièvre typhoïde, la salmonellose, le choléra ou encore la dysenterie que l’on peut trouver dans les rivières, les puits ou les nappes phréatiques infectés.
La société Vestergaard qui a comme principal leitmotiv d’améliorer la santé dans les pays en voie de développement a par ailleurs surpris les gens de la profession en parvenant à fabriquer ses pailles à moindre coût. Faite en plastique et donc facilement transportable, la « paille de vie » filtre les micro-organismes en utilisant un système de fibre creuse ne laissant passer que l’eau purifiée. À ce titre, le plastique utilisé (le PuroTech Disinfecting Resin, PDR) a été breveté car il contient un principe actif qui tue les bactéries par simple contact.
La « LifeStraw » peut filtrer jusqu’à 700 litres d’eau, soit l’équivalent de la consommation d’eau d’une personne en un an. La société Vestergaard a décliné son produit en plusieurs modèles, allant de la simple paille pour une consommation personnelle et immédiate au gros container pouvant contenir plusieurs dizaines de litres et prévu pour un usage en collectivité (notamment dans les écoles) en passant par le format familial.
Un produit adapté aux pays en développement
Les ingénieurs qui ont mis au point la LifeStraw ont entre autre pensé à ne dépendre ni de l’électricité ni de pièces mobiles afin de pallier aux pénuries qui pourraient survenir dans les pays du tiers monde. Ils ont préféré utiliser la force naturelle de succion qui permet à n’importe quel âge d’utiliser la paille ou la pression de l’eau sur les modèles les plus gros (la LifeStraw Family et la LifeStraw Community).
Vestergaard a déjà essayé ses différents modèles. La LifeStraw avait prouvé son utilité lors du tremblement de terre en Haïti et lors des grandes inondations qu’a connues le Pakistan en 2010. Les résultats lors du programme de charité « Carbon for Water » dans les écoles kényanes en 2013 sont pour leur part, encourageants, selon les dires de l’entreprise. Il y aurait eu 50 % de diarrhée en moins et le taux d’absentéisme aurait diminué de 42 %. Une belle réussite donc, qui devrait se propager partout dans le monde là ou l’eau n’est pas potable.