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Boycott des cliniques privées : elles ne prendront plus de stagiaires infirmiers

Rédigé par , le 03 March 2014 à 11h30

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Après les sages femmes, c'est au tour des étudiants infirmiers de descendre dans les rues

Après les sages femmes, c'est au tour des étudiants infirmiers de descendre dans les rues

Les cliniques ferment leurs portes aux stagiaires infirmiers depuis le 1er mars. Ce boycott fait suite à la décision du Ministère de la Santé : il impose aux établissements privés une baisse de leurs tarifs de 0,24%. Les étudiants manifestent le 4 mars.

« Demain premier jour de stage : je suis tout excité ». Voilà une phrase que les étudiants infirmiers et formés en clinique ne peuvent plus dire. Les établissements privés, suite à un désaccord houleux avec le Ministère de la Santé boycottent la prise en charge des stagiaires.

Les étudiants infirmiers descendent de nouveau dans les rues

Le Ministère impose une baisse des tarifs de 0,24% dans les établissements privés, et laissent indemnes les hôpitaux publics. La Fédération de l'hospitalisation privée qui regroupe 1 100 établissements à travers la France a tout de suite pris des mesures : les cliniques n’accueilleront plus de stagiaires. Résultat, de nombreux étudiants se retrouvent sans stage, alors même qu’ils devaient commencer aujourd’hui.

Les étudiants sont inquiets : les stages représentent la moitié de leur formation, et sont obligatoires pour valider le diplôme. Ils sont 35 000 par an sur 90 000 à être accueillis par des établissements privés pour leur insertion professionnelle. Ils se sentent « déshumanisés » et s’indignent d’être traité comme une « monnaie d’échange ».

Inquiets oui, mais surtout en colère. Suite à cette décision, ils organisent une manifestation demain, mardi 4 mars, dans plusieurs villes de France et appellent à la mobilisation nationale le 13 mars à Paris.

Les cliniques maintiennent leur boycott

Les cliniques quant à elles restent fermes. Elles n’ouvriront pas leurs portes tant que cette décision ne sera pas levée. « Nous sommes en position de blocage » affirme Lamine Gharbi, responsable de la FHP-MCO, une branche de la Fédération de l'hospitalisation privée. Elle estime faire face à un mur, qui n’est autre que « le gouvernement qui refuse le dialogue et a la volonté manifeste de nous nuire ».

820 établissements sur les 1 100 suivraient le mouvement : une mobilisation de masse. Karina Durand, présidente de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi), explique l’intérêt de cette mobilisation. Le but est que « l'ultimatum (des cliniques) soit levé et que chaque étudiant ait un stage qui corresponde à son parcours pédagogique, dans des conditions d'encadrement optimales ».

Le Ministère de la Santé propose des structures alternatives aux cliniques

Cette réaction était à prévoir. Depuis début février, les cliniques exprimaient leur mécontentement. Les étudiants infirmiers sont déjà descendus dans la rue la semaine dernière. Et pourtant, le Ministère de la Santé a décidé de faire la sourde oreille, et de confirmer la décision vendredi 28 février.

Les étudiants infirmiers prennent le relais des sages femmes dans les ruesTout cet événement tourne autour du crédit d’impôt pour la compétitivité et  l’emploi (CICE). Les cliniques en bénéficient à l’inverse des hôpitaux. Il permet de fixer les sommes versées aux établissements privés par l’Assurance maladie, selon les actions accomplies. Ainsi, les cliniques réclament le retour de « la totalité du CICE » et exigent d’« être associées aux missions de service public », par exemple pour la formation des infirmiers.

Le Ministère de la Santé tente d’apaiser les esprits, et de rassurer en avançant des chiffres. Selon lui, 7 000 étudiants seraient concernés par ce boycott. Or, il y a d’autres solutions, comme une orientation vers d’autres structures. Il reste les hôpitaux publics, les établissements privés à but non lucratif ou encore les centres de lutte contre le cancer, très prisés ces temps-ci. Cependant, le problème reste entier. Les services vont être surchargés d’étudiants, qui seront ainsi moins bien formés. Le personnel (et ses apprentis) médical n’a pas fini d’investir les rues. 

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L'auteur
Clémentine Billé

Bio

Clémentine Billé est rédactrice, spécialisée dans les questions sociétales relatives à la santé.Voir plus

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