Mesurer l’efficacité de l’e-cigarette comme outil antitabac

Une étude menée par des scientifiques de l’Université de Californie et publiée dans la revue British Medical Journal a montré une hausse du nombre des vapoteurs et une baisse de celui des fumeurs de tabac. Cependant, aucune étude n’a encore évalué l’efficacité de la cigarette électronique comme outil antitabac.

Etude ECSMOKE, la cigarette électronique contre la varénicline

En 2016, le nombre d’utilisateurs quotidiens des produits du vapotage en France a été estimé à 1,7 million. Or, l’e-cigarette fait chaque jour de nouveaux adeptes. Pour palier au manque de connaissances sur les risques associés à la cigarette électronique et son efficacité comme aide au sevrage tabagique, l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris a annoncé le lancement d’une étude d’envergure sur ce sujet.

Baptisée ECSMOKE, cette étude va porter sur 650 personnes âgées entre 18 et 70 ans, fumant au moins 10 cigarettes par jour et souhaitant arrêter de fumer. L’objectif des chercheurs est de mesurer l’efficacité de l’e-cigarette pour arrêter de fumer, puis de la comparer avec celle de la varénicline, un médicament dédié au sevrage.

L’ensemble des participants doivent subir une consultation tabagique avant d’être répartis en trois groupes. Le premier groupe prendra du liquide de vapotage sans nicotine et des comprimés placébo, le second du liquide de vapotage avec nicotine et des comprimés placébo, tandis que le dernier du liquide de vapotage sans nicotine avec des comprimés de varénicline.

Etude ECSMOKE, les résultats connus que dans seulement 4 ans

Les 650 participants sont tenus d’arrêter de fumer dans les 7 à 15 jours suivant le démarrage de l’étude. Ils bénéficient d’un suivi durant les six mois suivant le traitement. Six visites auprès d’un tabacologue dans l’une des 12 consultations de tabacologie d’hôpitaux sont prévues à ce titre. Le but est de s’assurer que l’e-cigarette avec nicotine constitue véritablement une aide à l’arrêt du tabac.

Le sevrage tabagique sera évalué à l’aide d’examens cliniques et biologiques, complétés par des questionnaires. Les participants ne seront pas exclus en cas de rechute au cours de l’étude. Ils continueront d’être suivis de la même manière. Les résultats ne devraient être connus que dans les quatre ans après le lancement effectif de l’étude.

En plus de l’efficacité du vapotage comme aide à l’arrêt du tabac, les tabacologues essaieront de mesurer les risques liés à la cigarette électronique. Ils vont s’intéresser en particulier aux participants âgés de 45 ans et plus. Pour cause, les fumeurs rencontrent déjà des problèmes de santé associés à leur tabagisme à partir de cet âge.