La crise des opioïdes profite aux dons d’organes
Rédigé par La Rédaction , le 02 October 2018 à 11h41
Crise des opioïdes et dons d'organes
Selon une étude récente sur la mortalité, l’espérance de vie aux Etats-Unis a baissé sur deux années consécutives. En parallèle, les chercheurs ont constaté une augmentation inquiétante des décès chez les 25 à 65 ans, associée à des overdoses aux opioïdes. Toutefois, la situation semble bénéficier aux dons d’organes.
Hausse du nombre d’organes disponibles à la transplantation
Entre 2010 et 2017, le nombre d’Américains morts d’une overdose aux opioïdes, comme la morphine, l’oxycodone ou le fentanyl, a doublé. Cette catastrophe a augmenté la disponibilité des organes à la greffe. Pour cause, le nombre de donneurs d’organes décédés par overdose a été multiplié par quatre sur la même période. De 350, ils sont passés à 1 400.
Depuis une vingtaine d’années, la liste des patients en attente d’une greffe a diminué pour la première fois grâce, en grande partie, à cette tragédie. Les dons d’organes par overdose sont quasiment au même niveau que ceux par accident de la route. Actuellement, les morts par overdose constituent 14% des donneurs d’organes contre seulement 1% avant cette crise des opioïdes.
Devenue une véritable épidémie, cette catastrophe est désormais considérée par le Congrès et l’administration Trump comme une urgence de santé publique. Selon la ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott, la région la plus durement touchée est la Colombie-Britannique. Dans certains foyers de l’épidémie, les morts par overdose représentent jusqu’à 25% des donneurs d’organes.
Candidats parfaits comme donneurs malgré les risques d’infections
Les risques d’infections existent chez les donneurs morts d’overdose d’opioïde. Ils sont plus susceptibles de développer des infections comme le VIH et l’hépatite C. Toutefois, grâce aux nombreux progrès de la médecine, le risque de transmission est minime avec moins d’un cas sur 10 000 pour le VIH et moins d’un cas sur 1 000 pour l’hépatite C.
Pour le Dr Christine Durand, de l’université Johns Hopkins dans le Maryland, les organes des donneurs morts d’overdose d’opioïde sont des cadeaux de la vie. Optimiser leur utilisation est une obligation. De plus, les services médicaux savent déjà s’adapter à ce type de donneur. En cas de risques d’infections, les médecins s’assurent au préalable de pouvoir soigner la pathologie.
Par ailleurs, les personnes décédées par overdose aux opioïdes sont de parfaits candidats à la transplantation. En général, les victimes sont jeunes et leur historique de consommation court. Ainsi, leurs organes sont bien préservés. En outre, lors d’une overdose aux opioïdes comme le fentanyl, l’arrêt cardiaque survient rapidement et les organes ne sont pas touchés.