La qualité du sperme des Occidentaux continue de décroître
Rédigé par La Rédaction , le 02 August 2017 à 13h26
La qualité du sperme a un impact sur la fertilité.
D’après une méta-analyse concernant 50 pays, la qualité du sperme des Occidentaux ne cesse de décliner dangereusement. Entre 1973 et 2011, la quantité totale de leur sperme a baissé de presque 60%. De même, la concentration en spermatozoïdes a chuté de 52,4%. Certains chercheurs considèrent même cette dégradation de la qualité du sperme comme un facteur d’extinction de l’espèce humaine.
De nombreux facteurs mis en cause par les auteurs de l’étude
Selon l’Organisation mondiale de la santé, un millilitre de sperme devrait contenir entre 15 et 200 millions de spermatozoïdes. Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont enregistré une concentration moyenne de 81 millions par millilitre de sperme. A première vue, celle-ci est toujours conforme aux normes internationales. Le problème est que cette valeur tend à se réduire.
Les chercheurs avancent plusieurs raisons à cette diminution, tant en termes de qualité que de quantité, du sperme des hommes en Europe et aux Etats-Unis mais également en Australie et en Nouvelle Zélande. La modification du mode de vie dans les pays développés en est une. La sédentarité et le stress engendrés ont un impact négatif avéré sur la fertilité.
Les facteurs environnementaux constituent aussi une cause probable à cette baisse continue de la qualité du sperme des hommes. En effet, cette diminution semble ne concerner que les pays industrialisés. Les chercheurs suspectent les produits chimiques comme les pesticides qui sont des perturbateurs endocriniens. D’autres facteurs comme le tabagisme et l’obésité sont pointés du doigt.
Un problème de santé publique majeur d’ici quelques années
Le phénomène gagnant en ampleur, les auteurs de l’étude s’accordent à dire qu’il y a urgence. Identifier les causes exactes de ce déclin de la qualité du sperme devrait constituer une priorité pour prévenir l’infertilité masculine sur le long terme. En effet, cela va entrainer une augmentation du nombre des couples qui feront appel aux techniques de procréation médicalement assistée au coût exorbitant.
En outre, cette démarche va permettre de préserver la santé de la population. De précédentes études ont associé la baisse de la concentration de spermatozoïdes dans le sperme à des taux de morbidité et de mortalité importants. En d’autres termes, l’espèce humaine est doublement menacée à l’avenir avec les problèmes d’infertilité et de mortalité élevée.
A l’instar des pays européens, la France n’est pas épargnée par ce phénomène. Une enquête sur 26 606 hommes âgés de 35 ans, parue dans Human reproduction en 2012, fait état d’une réduction annuelle de 1,9% entre 1989 et 2005, soit une diminution cumulée de 32,2%. Leur concentration de spermatozoïdes a baissé de 23,7 millions/ml en 17 ans.