Kétamine : une solution pour le traitement de la dépression ?
Rédigé par Céline Le Goff , le 02 July 2014 à 10h45
Des chercheurs texans ont réussi à tirer profit de la drogue kétamine, cette substance utilisée par les jeunes et fêtards pour planer. Le développement de médicaments à base de cette drogue communément appelée« Spécial K » est envisagé pour soigner la dépression.
40% des patients n’ont aucune réponse positive aux antidépresseurs
La dépression est une maladie qui touche plus de 300 millions de personnes dans le monde et les traitements ne sont pas toujours efficaces. Les antidépresseurs ont un temps d’action très lents et plusieurs semaines sont nécessaires pour qu’ils fassent effet. De plus les effets secondaires sont conséquents, les patients subissent parfois une prise de poids, des nausées…Traiter une dépression n’est donc pas chose facile, d’autant qu’environ 40% des patients ne répondent pas aux médicaments.
Or, une solution aurait été trouvée par les chercheurs du Southwestern Medical Center de l'Université du Texas. La kétamine permettrait de traiter les dépressions les plus sévères, même celles qui résistent aux antidépresseurs. Le traitement à la kétamine s’est avéré efficace dans 6 cas sur 10 selon l’étude réalisée. De plus les effets sont immédiats puisque une amélioration de l’état des patients est notable après seulement 24h.
La kétamine produit une influence sur le glutamate
Le chlorhydrate de kétamine est utilisé fréquemment en tant qu’anesthésiant humain et vétérinaire. Mais à certaines doses, les effets deviennent psychotropes avec des possibilités d’hallucination. C’est pour cette raison que l’usage de la kétamine a été détourné, notamment par les consommateurs de cocaïne.
La kétamine permet de réduire les effets de la dépression grâce à une influence sur le glutamate, qui est le neurotransmetteur excitateur le plus important du système nerveux. Le mécanisme s’opère donc au niveau des voies nerveuses. La drogue agit sur la transmission des informations nerveuses affectée par la maladie.
Les chercheurs ont toutefois tenu compte des risques de détournement par les dépendants à la drogue. Ils prévoient de développer une forme allégée n’entraînant aucun effet psychotrope et adaptée au traitement de la dépression. Les médicaments ainsi conçus auraient un coût moindre comparés aux antidépresseurs actuels.