Incroyable : une greffe de scalp réalisée avec succès en France

Les chirurgiens du centre hospitalier de Brest en Bretagne ont réussi avec succès à greffer le scalp d’une navigatrice coupé en deux suite à un dramatique accident.

C’est une opération exceptionnelle et hors norme qui s’est déroulée il y a un mois de ça au sein de l’hôpital de Brest. C’est seulement la troisième fois au monde qu’une opération de greffe de scalp a lieu dans le milieu de la chirurgie esthétique, mais la seule qui a réussi intégralement. Une véritable prouesse pour cette équipe hospitalière.

Un accident de réparation navale

Angeline Mocholi a 63 ans et est une navigatrice chevronnée. Quand le « Popoff », son bateau, fuit au niveau de l’inverseur, elle se met au travail sur le port de Concarneau car elle doit le présenter pour la fête de la Vilaine (le fleuve présent en Ille-et-Vilaine et qui se jette dans le Morbihan).  Seulement, l’hélice est encore en marche et son chignon tressé se prend dans le mécanisme. « Il y a eu torsion puis arrachement, ce qui explique que le scalp a été retrouvé en deux morceaux » explique le professeur Weiguo Hu, chef du service du service de chirurgie plastique qui a pris en main l’opération.

Très  sereine, Angeline Mocholi ne panique pas et appelle elle-même les secours : « Je savais que si je m'évanouissais, c'était fini » raconte-t-elle pour Le Télégramme. Elle ajoute que « c’est sûrement ce qu’on appelle l’instinct de survie ». Une fois les pompiers sur place, ils ont récupéré le cuir chevelu et l’ont placé dans la glace pendant qu’Angeline Mocholi était héliportée à l’hôpital de Brest.

« Un défi technique »

C’est un « défi technique en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique moderne » explique le Pr Hu. Quand Angeline Mocholi arrive à l’hôpital, l’équipe de réanimation lui injecte plus de quatre litres de sang et parvient à stopper l’hémorragie. Six chirurgiens vont ensuite opérer au bloc pendant quatorze heures. « Ce qui est difficile c'est de remettre les parties vivantes en place, de rétablir toute la vascularisation sur des vaisseaux faisant parfois 1 mm de diamètre » raconte le Pr Hu. « Il faut être précis, soigneux, rapide » ajoute-t-il.

Greffée le 27 mai dernier, la patiente ne présente aucun signe de rejet puisqu’il s’agit de son propre scalp, et les effets post-opératoires sont peu nombreux même s’ils sont douloureux. Bien qu’elle doive maintenant vivre avec une cicatrice sur le milieu de son front, le Pr Hu se veut rassurant en expliquant qu’une résorption sera possible dans quelques mois.

En attendant, le Professeur et son équipe ont l’intention de retranscrire cet exploit dans une publication scientifique afin que « ses collègues des autres pays puissent bénéficier de cette expérience professionnelle de réimplantation ». Un petit miracle.