Facebook manipule vos données à votre insu pour analyser vos émotions
Rédigé par Emmylou Drys , le 02 July 2014 à 16h26
Des chercheurs californiens des universités de Cornell et de San Francisco ont voulu étudier la viralité des émotions sur les réseaux sociaux et plus particulièrement sur Facebook. Apparemment, les posts de nos amis influeraient sur notre propre humeur.
On dit souvent que la bonne humeur est contagieuse. Cela a déjà été prouvé dans la « vraie » vie. Qu’en est-il d’Internet et des réseaux sociaux ? C’est à cette question qu’ont voulu répondre des chercheurs américains, en passant un accord avec le numéro un des réseaux sociaux, Facebook. Seul bémol : les utilisateurs cobayes n’étaient pas au courant qu’ils participaient à l’étude.
Près de 700 000 personnes observées
Afin de mener à bien cette étude, Facebook a modifié les fils d’actualités de près de 700 000 utilisateurs, tous choisis au hasard. Ces internautes ont été séparés en trois groupe différents : les fils d’actualités du premier groupe contenaient des informations positives, le second des informations négatives et enfin le troisième des informations neutres.
Par la suite, les chercheurs ont cherché à savoir comment les utilisateurs réagissaient à cette exposition. Il s’est avéré que les réactions des internautes (j’aime, partage, commentaire) variaient en fonction du contenu de leur fil d’actualité. Plus clairement, ils avaient plus tendance à poster des choses positives s’ils étaient exposés à du contenu positif comme le soleil, les vacances, le bonheur. Les émotions semblent donc bel et bien être contagieuses, même sur Internet.
Une étude critiquée
Nous savons déjà que Facebook est la plus grande base de données au monde, retenant des milliers d’informations sur des milliards de personnes et que l’entreprise, maintenant cotée en bourse, ne se gêne pas pour revendre nos données. Au-delà du problème éthique que pose cette étude car les utilisateurs n’étaient pas au courant qu’ils étaient observés, plusieurs scientifiques doutent de la véracité des résultats.
D’une part, ils remettent en cause l’outil même avec lequel les chercheurs californiens ont effectué l’étude, qu’ils accusent de ne pas être capable de distinguer les subtilités du langage. D’autre part, ils expliquent qu’il est impossible de déduire ici une cause à effet car les cobayes n’ont pas été interrogés, seule leur activité a été prise en compte. De plus, d’autres facteurs sont aussi décisifs dans l’humeur des gens et leur activité virtuelle : la personne aurait très bien pu être triste avant d’être exposée à un contenu malheureux.
Les résultats de cette étude, publiée le 17 juin dans une revue scientifiques américaine n’a pas fait beaucoup de bruit aux Etats-Unis. Pour autant, Facebook s’est défendu en expliquant que cette observation n’à duré qu’une semaine et qu’aucune donnée d’un compte en particulier n’a été utilisée. Nous sommes donc rassurés.