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La manipulation génétique d'embryon humain autorisée en Grande Bretagne

Rédigé par , le 02 February 2016 à 12h41

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la manipulation génétique sur des embryons humains vient d'être autorisée pour la première fois en Europe.

la manipulation génétique sur des embryons humains vient d'être autorisée pour la première fois en Europe.

Les manipulations génétiques sur des embryons humains font toujours l’objet de controverses pour des raisons éthiques. En Grande Bretagne, la Human Fertility and Embryology Authority vient pourtant d’autoriser une équipe de chercheurs de l’Institut Francis Crick à manipuler des embryons afin d’étudier la génétique du développement humain précoce. 

Des manipulations génétiques sans visée thérapeutique

Cette autorisation de manipuler génétiquement des embryons humains n’a pas de réelle visée thérapeutique. Celle-ci est délivrée au Dr Kathy Niakan uniquement à des fins de recherches. Le principal objectif est de mieux comprendre le processus de développement d’un embryon chez une femme en bonne santé et d’améliorer à terme le taux de réussite des fécondations in vitro.

Les chercheurs ont en effet constaté que sur 100 ovules fécondés, 50% seulement survivent et se développent normalement pour former des blastocytes. De même, seule la moitié parvient à s’implanter dans l’utérus. Enfin, 13 des 25 blastocytes implantés arrivent à survivre plus de 12 semaines. Cette étude leur permet d’observer les mécanismes régissant ce phénomène et leur déroulement.

Concrètement, cette recherche consiste pour les scientifiques à bloquer le gène OCT4. Celui-ci est responsable de la répartition des cellules embryonnaires afin de former le placenta et le fœtus. En aucun cas, ces embryons génétiquement manipulés ne seront implantés chez des femmes. Ils seront détruits au bout d’une semaine et le délai maximal autorisé est de deux semaines.

Des réglementions strictes compte tenu des précédents

L’autorisation délivrée par la HFEA concerne seulement l’étude des gènes intervenant dans le développement des cellules embryonnaires pour cerner certaines formes d’infertilité et de pathologies génétiques. Cette expérience permet aussi de connaître un peu mieux les causes de fausses couches. La technique utilisée est la méthode Crispr-Cas9, une révolution dans la manipulation génétique.

Développé en 2012 par Jennifer Doudna et Emmanuelle Charpentier, cet outil révolutionnaire offre la possibilité d’atteindre avec précision un gène défectueux pour corriger l’ADN. Si son avènement suscite de grands espoirs chez les patients souffrant de maladies génétiques graves, la communauté scientifique ne cache pas son inquiétude. Des chercheurs Chinois l’ont déjà utilisé pour modifier des gènes d’embryons humains.

Une réflexion sociétale s’impose malgré la légitimité de ces recherches pour faire avancer la science et trouver des traitements aux maladies génétiques. Les craintes de la construction du génome idéal et de la perte de la diversité du patrimoine génétique humain font revenir sans cesse les questions d’éthique. Par ailleurs, certaines mutations génétiques sont aléatoires et il est impensable de pouvoir les maîtriser. 

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La Rédaction

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