Les risques sanitaires liés à l’incendie de l’usine Lubrizol
Rédigé par La Rédaction , le 01 October 2019 à 14h01
Suite à l'incendie de l'usine Lubrizol, de nombreuses craintes persistent au sujet de la qualité de l'air à Rouen.
Suite à l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen, survenu le jeudi 26 septembre aux alentours de 2h40 du matin, l’urgence reste toujours d’évaluer l’ampleur et la gravité de la pollution. A ce jour, les autorités sanitaires ont recensé 122 passages aux urgences, mais se veulent tout de même être rassurantes.
Aucun blessé grave déploré, mais inquiétude à tous les niveaux
L’usine chimique Lubrizol fabrique des additifs pour les huiles de moteur. Classé « Seveso seuil haut », ce site présente des risques industriels majeurs. Cet incendie spectaculaire pose ainsi des questions sur les conséquences sanitaires et écologiques. Si aucune victime directe n’est à déplorer, la ville est polluée par les retombées de suies engendrées par le panache de fumée noire.
Dans son discours, le Premier ministre a assuré que l’engagement du gouvernement est de répondre à toutes les interrogations et de faire la transparence totale sur cet évènement. Le jour même de l’incendie, des prélèvements d’air avec des canisters et des prélèvements de suie à l’aide de lingettes ont été réalisés sur un large secteur impacté et non-impacté.
D’après le préfet de Seine-Maritime, les analyses effectuées ont révélé que la qualité de l’air dans l’agglomération rouennaise est « normale » en dépit des mauvaises odeurs persistantes. Pour les suies, les résultats ne montrent aussi aucune différence significative entre les zones situées sous le panache de fumée noire et les sites « témoin ».
Une polémique sur l’implantation des usines Seveso en France
Malgré le discours rassurant des autorités sanitaires, l’inquiétude commence à grandir. Pour cause, la liste des substances chimiques entreposées à l’intérieur de l’usine n’a pas encore été rendue publique jusqu’à présent. Or, pour évaluer correctement les risques, il est essentiel de connaître ce qui a réellement brûlé. La seule certitude est que la toiture du bâtiment contenait de l’amiante.
Cette inquiétude est partagée par les personnels intervenus sur place en première ligne et les médecins. Le syndicat de policiers Alternative Police CFDT affirme que plusieurs policiers sont en arrêt maladie pour des vertiges, des nausées et des vomissements. De même, la fiche d’admission d’un pompier volontaire fait état d’une difficulté respiratoire persistante.
Dans ce contexte de flous et de doutes, une polémique sur l’implantation des usines Seveso en France a également vu le jour. Pour Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, une révision des règles d’implantation serait « utile ». Pour l’heure, la priorité est toutefois de garantir la sécurité des habitants de Rouen avant de procéder à un retour d’expérience.