Mauvaise alimentation, impact sur les générations futures
Rédigé par La Rédaction , le 01 April 2019 à 12h19
Conséquences de l'obésité sur plusieurs générations.
Selon qu’elle soit bonne ou mauvaise, notre hygiène de vie a des répercussions positives ou négatives sur notre santé et celle de nos descendances. Une étude américaine annonce même qu’un régime alimentaire riche en sucres et matières grasses entraine des effets plus néfastes chez les enfants que sur les parents.
Des problèmes constatés jusqu’à trois générations plus tard
Kelle Moley, spécialiste en santé reproductive et chercheuse à l’université Washington de St. Louis, rappelle qu’une diète trop grasse et sucrée présente des risques pour le métabolisme et le cœur. Un tel régime est même plus dangereux pour la progéniture que pour les personnes qui l’adoptent. Même si les nouvelles générations ne sont pas en surpoids, elles sont sujettes à des problèmes de santé.
Afin d’aboutir à ces conclusions, la chercheuse et son équipe ont rendu obèses des souris. Ils ont constaté que ces animaux ont donné naissance à des souriceaux souffrant d’insuffisances cardiaques, des problèmes non observés chez les parents en dépit de leur obésité. Par ailleurs, les déficiences cardiaques ont persisté jusqu’à trois générations plus tard.
D’après Kelle Moley, le retour à une diète normale n’a pas permis aux progénitures des souris obèses de se débarrasser de leurs insuffisances cardiaques. La chercheuse a déjà constaté dans une précédente étude que l’obésité engendre des défauts au niveau des mitochondries, causant des déficiences cardiaques. Ces anomalies mitochondriales se transmettent aussi sur plusieurs générations.
Des modifications au niveau de l’épigénome et non des gènes
Kelle Moley précise que les modifications sont uniquement observées au niveau de l’ADN mitochondrial et non dans les chromosomes. L’ADN mitochondrial est différent de l’ADN nucléaire qui est situé au cœur des cellules. Les mitochondries affectées sont incapables de produire l’énergie suffisante pour faire fonctionner normalement le cœur. Pour rappel, les mitochondries représentent les centrales énergétiques des cellules.
Autrement dit, il ne s’agit pas d’une modification génétique. L’obésité altère l’épigénome et n’affecte que certains éléments qui régulent l’expression des gènes. Selon Valérie Grandjean, spécialiste en expression génétique à l’Université de Nice, les modifications interviennent de sorte à adapter l’expression du génome au contexte environnemental. L’épigénome modifie la transcription en ARN d’un gène sans l’altérer.
Avec Bernard Portha, spécialiste du pancréas à l’Université Paris-Diderot, Valérie Grandjean a procédé à la revue des études sur le sujet. Si les transmissions transgénérationnelles existent, le mécanisme en cause reste toujours à déterminer. Ainsi, il est temps pour les parents de faire attention à leur hygiène de vie afin de ne pas affecter le capital santé des générations futures.
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