Achats impulsifs, entre plaisir et insatisfaction
Rédigé par La Rédaction , le 27 June 2016 à 10h59
les couleurs, les formes, le caractère éphémère d'une promo sont autant d’éléments qui peuvent induire un achat impulsif.
De nombreuses personnes faisant leurs courses dans un supermarché ou une boutique de mode se retrouvent à la caisse malgré eux avec des produits ne figurant pas sur leur liste initiale. Cela s’explique par les pulsions d’achat. Ce mécanisme entraîne des achats non intentionnels, non réfléchis et immédiats.
Achats impulsifs, le bonheur des hommes de marketing
Conscients de l’importance des achats impulsifs sur les ventes, les hommes de marketing en ont fait un sujet d’étude depuis des décennies. Pour beaucoup d’enseignes, ils représentent en effet près de 80% de leurs chiffres d’affaires. Or, ces acquisitions rapides et non programmées ne donnent pas toujours satisfaction. Une fois chez eux, bon nombre de personnes ne trouve pas l’utilité des produits achetés.
Néanmoins, il est essentiel de différencier achats impulsifs et achats compulsifs, considérés comme un trouble du comportement. Selon Intissar Abbes, docteur en sciences de gestion, et Isabelle Barth, professeur des universités de sciences de gestion, les achats impulsifs ne sont pas pathologiques. Ils se font même dans le cadre d’expériences maîtrisées.
A l’opposé, les achats compulsifs sont assimilés à des comportements de consommation à la fois répétitifs et chroniques faisant suite à des émotions négatives. D’après le Dr Marie Grall-Bronnec, psychiatre au CHU de Nantes, les patients souffrant de ce trouble de comportement sont assujettis à leurs conduites. Malgré des tentatives de contrôle, ils ne peuvent s’en libérer et deviennent dépendants. (174 mots)
Achats impulsifs et compulsifs, les moyens de prévention
Même si leurs conséquences peuvent aussi être négatives, les achats impulsifs sont toujours stimulés par des facteurs extérieurs contrairement aux achats compulsifs. Des stimuli comme l’esthétique, la présentation et le prix du produit influent sur la non-réflexion et la rapidité du processus de prise de décision. Prendre le temps de réfléchir est ainsi un moyen simple pour prévenir tout achat à mauvais escient.
Par contre, les achats compulsifs nécessitent une prise en charge psychothérapeutique. Cela passe obligatoirement par une reconnaissance du problème. Selon le Dr Marie Grall-Bronnec, la majorité des sujets concernés refuse d'admettre qu’ils souffrent de trouble du comportement. Une fois le problème admis, il est possible d’évaluer sa sévérité, d’identifier un éventuel lien avec une dépression et de le traiter.
Les thérapies cognitives et comportementales ont déjà prouvé leur efficacité pour soigner les achats compulsifs. La clinique universitaire d’Erlangen en Allemagne a par exemple mis au point une thérapie de groupe reposant sur la substitution et dont l’efficacité a été prouvée de manière scientifique.