Burn-out, les médecins ne sont pas épargnés
Rédigé par La Rédaction , le 26 September 2018 à 12h47
Épuisement professionnel des médecins
Le burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel ne fait pas encore l’objet de définition univoque ou de classification internationale. Pourtant, de nombreux hommes et femmes sont confrontés au quotidien au surmenage professionnel. Empathiques et sujets à des conditions d’exercice difficiles, les médecins sont classés parmi les populations à risque.
La relation médecin-patient comme principal stresseur
Terme né d’une étude menée dans les années 1970 par le psychanalyste HJ Freudenberger, le burn-out traduit un épuisement aussi bien physique que mental et émotionnel. Selon une idée largement répandue, il est associé en premier lieu à une surcharge de travail. Cependant, dans le cas des médecins, travailler 50 heures par semaine, voire plus, ne semble pas être la source du problème.
Une étude réalisée par le Pr Didier Truchot, psychologue et spécialiste du burn-out, a montré que la relation médecin-patient est à l’origine du syndrome d’épuisement professionnel chez les médecins et les professionnels de santé. Ils ne sont pas suffisamment préparés à faire face à des relations compliquées avec des patients agressifs et exigeants.
Les résultats de cette étude révèlent que les incidents avec les patients sont un des principaux stresseurs auxquels les médecins sont exposés. Vient ensuite l’impression de ne pas disposer de temps pour faire leur travail. Par ailleurs, les médecins souffrant de burn-out ressentent de la frustration due au manque de temps pour se former, partir en vacances, etc.
Un risque potentiellement grave pour la santé des patients
La disponibilité et l’écoute représentent deux éléments essentiels pour instaurer une relation médecin-patient de qualité. Lorsque le médecin ressent la sensation du travail empêché ou le sentiment de ne pas pouvoir exercer convenablement son métier, cela a un retentissement sur la relation médecin-patient. De même, un patient anxieux et insatisfait chronique a un impact négatif sur le praticien.
Pourtant, un médecin atteint du syndrome d’épuisement professionnel fait courir à ses patients un risque potentiellement grave. Il est susceptible de faire deux fois plus d’erreur au niveau du diagnostic et/ou du traitement à prescrire. Dans le contexte actuel, il convient ainsi de prendre en compte le bien-être des professionnels de santé pour garantir la qualité des soins.
Outre la mise en danger de la sécurité des patients, le burn-out fait également courir un risque aux médecins. Comparé à la population générale, leur taux de suicide est en effet 2,3 fois plus important. Les médecins les moins exposés au syndrome d’épuisement professionnel sont des médecins exerçant en cabinet de groupe et ayant d’autres activités en parallèle.