Les pouvoirs des senteurs sur la santé psychique
Rédigé par La Rédaction , le 21 June 2019 à 12h59
Aromachologie : psychologie et senteurs
Longtemps ignoré, l’odorat gagne lentement, mais surement, du terrain dans le domaine de la psychothérapie. Les pouvoirs des senteurs sur la vie émotionnelle sont désormais reconnus. Si l’aromathérapie permet de soigner les problèmes somatiques, l’aromachologie s’intéresse plus à la sphère psycho-émotionnelle. L’olfaction s’impose comme un vrai outil thérapeutique.
Des bienfaits insoupçonnés sur le bien-être et la santé
L’aromachologie désigne la science des phénomènes associés aux odeurs, plus précisément de leurs influences sur le comportement. Comme le prouvent les résultats de plusieurs études, les senteurs possèdent de multiples pouvoirs sur l’être humain. Certaines permettent de chasser le stress, quand d’autres apportent du réconfort et ravivent des souvenirs anciens. Autrement dit, le nez est un allié extraordinaire.
Selon l’aromachologue et olfactologue, l’odeur fraiche et acidulée du citron permet d’assainir l’atmosphère et redonne de la vitalité et de l’énergie. La vanille favorise par contre l’empathie d’après Mary Beth Grimes, de l’université de Géorgie du Sud. Lors d’une expérience, certains bénévoles sont plus enclins que d’autres à aider leur prochain en présence de cette odeur.
L’odorat forme un pont direct vers les émotions et les souvenirs. Contrairement à l’ouïe ou la vue, il ne perçoit pas des longueurs d’onde qui vont être traduites en information et envoyée au cerveau. Dans ce cas, l’information est identique pour tout le monde, tandis que l’odeur est plus complexe et varie suivant les récepteurs et le vécu de chacun.
Des pouvoirs thérapeutiques liés à la passerelle mémorielle
De nombreux travaux ont mis en évidence que les senteurs agissent de différentes manières sur le psychisme de l’être humain, en premier lieu par la mémoire. Une odeur a la capacité exceptionnelle de faire émerger des souvenirs enfouis chez une personne. Outre la précision de ces souvenirs, ils sont remis exactement dans leur contexte émotionnel.
Ces découvertes ont permis d’explorer de nouvelles pistes de thérapies dans le domaine de la santé publique. A titre d’exemple, des ateliers olfactifs sont organisés depuis 2001 à l’hôpital Raymond Poincarré, à Garches, afin de stimuler des patients victimes de traumatisme crânien et souffrant de troubles de la mémoire. L’approche est également adoptée en service Gériatrie de l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne.
Le Dr Auriane Gros, orthophoniste et docteur en neurosciences et en sciences de l’ingénierie, travaille aussi sur le rôle des odeurs dans le dépistage précoce de la maladie d’Alzheimer. Par ailleurs, elle mène des recherches sur l’apport de l’olfaction sur les malades atteints d’apathie et dont les émotions sont émoussées. L’objectif est de les ramener à un ressenti émotionnel.
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