Education : 54% des enseignants ont déjà subi un burnout

Entre incompréhension, irrespect et insécurité, les enseignants sont au bord du gouffre et se disent démotivés. Un sondage réalisé par Ifop, publié hier sur le site de l’association SOS Education, a interrogé 501 enseignants du secondaire pour connaître leur perception du métier et les aspects négatifs ou positifs de l’enseignement en France de nos jours. Les résultats ne sont pas réjouissants. 

Plus de la moitié des professeurs n’encouragent pas leurs enfants à faire le même métier

Evoluant dans un climat social qu’ils décrivent comme dégradé, les enseignants ont majoritairement (51%) répondu aux enquêteurs qu’ils n’encourageraient pas leurs enfants à faire le même métier alors que 64% des français seraient enclin à voir leur progéniture rentrer dans l’enseignement. Ces chiffres soulignent donc la désillusion et le changement de perception de l’enseignement une fois dans les coulisses de l’école.

Ce climat social s’explique principalement par le sentiment d’insécurité, présent chez 15% des personnes interrogés, que développent les professeurs au cours de leur carrière, un sentiment renforcé par les insultes et propos calomnieux des élèves (37%), les menaces d’agression (13%) qui parfois aboutissent réellement (8%). Ce manque de sûreté est accentué par une impression de délaissement de la part de leur hiérarchie d’une part, 40% ont estimé ne pas être soutenus par leurs supérieurs ou par le système éducatif, ainsi qu’à l’irrespect des parents d’élève envers les enseignants d’autre part.

Les enseignants épuisés émotionnellement et physiquement

La violence et l’effondrement de l’autorité ont concouru à un épuisement émotionnel ou physique des professeurs, comme l’a exprimé l’association SOS Education. Cela s’est traduit par un sentiment de dépersonnalisation chez la plupart, plus présent tout de même chez les femmes et les enseignants de 50 à 59 ans. Lors de l’étude, c’est 54% des professeurs qui ont avoué avoir déjà vécu un ou plusieurs burnout, ce qui revient à plus d’un professeur sur deux. Ces chiffres mettent en valeur l’ampleur du malaise ressenti dans l’éducation. En conclusion, 68% ont déjà songé à changer de métier et 20% y pensent régulièrement.

Le ministère de l’éducation ne peut donc plus ignorer la crise que subit l’enseignement et le besoin d’un renforcement de l’autorité, ainsi que l’amélioration des conditions de travail. Il n’est pas envisageable de laisser se dégrader un système éducatif classé seulement 25ème au dernier classement Pisa. SOS Education espère que la publication de ce sondage permettra une prise de conscience immédiate de l’Etat et des réformes en vue.