L’art-thérapie, semblable à la médecine douce

Discipline longtemps marginalisée, l’art-thérapie occupe aujourd’hui une place prépondérante en psychothérapie et développement personnel. La médiation artistique est désormais présente partout, aussi bien auprès des patients souffrant de cancer, de troubles autistiques, etc. que des personnes endeuillées et des délinquants. Elle les aide notamment à sortir de leur mal-être. 

L’art-thérapie, accompagnement au changement

A l’heure actuelle, l’art-thérapie connaît un fort engouement. Les psychothérapeutes ont pris conscience de la ressource potentielle anticrise qu’est la créativité. Pour Laurence Bosi, art-thérapeute et fondatrice du Laura Lab - agitateur de créativité et des Médecins de l’imaginaire en cancérologie, la création artistique permet aux malades de changer d’état et d’oublier leur réalité présente le temps d’un instant.

De plus, l’art-thérapie offre la possibilité de se recentrer. En éprouvant du plaisir, le sujet se retrouve progressivement dans un état de concentration maximale et d’absorption totale dans son activité. Anne Orsini de Lyée, art-thérapeute par la poésie, explique les bienfaits de l’art-thérapie sur les personnes meurtries par le deuil et sans désir. Elles arrivent à surmonter petit-à-petit leurs difficultés de concentration et de mémoire.

Par ailleurs, l’art-thérapie s’inscrit dans les récentes découvertes en psychologie positive et neurosciences. Contrairement à la psychiatrie classique et la psychanalyse qui adoptent une approche plus mentale, elle fait appel à la sensibilité humaniste. Elle se pose comme un soin de support et un point d’appui efficaces pour les patients.

L’art-thérapie, opportunité d’un nouveau départ

La spécificité de l’art-thérapie est son approche qui place les patients comme acteurs actifs du processus de production artistique. Ils passent d’une position passive à une intervention active en exploitant leur créativité pour extérioriser ce qu’ils ressentent ou vivent de terrible, limites du langage verbal. Inconsciemment, ils se libèrent de leurs problèmes sans même les exprimer et finissent par guérir.

Cette liberté retrouvée à travers le parcours artistique a également des effets bénéfiques sur la vie quotidienne des patients. Chaque nouvelle journée apparaît comme une page blanche et leur donne l’opportunité de repartir de zéro tout en apprenant de leurs erreurs. Laurence Bosi compare à ce titre l’art-thérapie à une école de la plasticité et de l’adaptation.

La revalorisation de l’individu et le gain de confiance en soi constituent d’autres bénéfices de cette discipline. Par la pratique de l’art, qu’il s’agisse de peinture, de sculpture, de théâtre ou autre, il stimule ses propres mécanismes moteurs, psychiques et cognitifs. Richard Forestier, docteur en théorie de l’art opératoire, insiste ainsi sur l’importance du rôle de l’art-thérapeute.