Et si l'État reconnaissait enfin le burn-out ?
Rédigé par Charlotte Canonne , le 16 January 2015 à 13h00
Le burn-out augmente de façon inquiétante en France.
De plus en plus de français disent souffrir d’un burn-out, cette maladie incomprise et complexe. Suite à certaines conditions de travail déplorables ignorées par les entreprises, le nombre de personnes touchées par le burn-out est très inquiétant. Depuis le mois de décembre 2014, la majorité a enfin décidé d’agir et les employeurs devraient payer le prix fort.
Des chiffres alarmants
Entre burn-out et dépression la frontière paraît mince mais ce n’est pourtant pas la même chose. Ce fléau méconnu devient le sujet de nombreuses enquêtes reliées aux conditions de travail des salariés. Pression due aux résultats, stress et méthodes de quotas abusives, le burn-out est la conclusion des mauvaises conditions de travail.
En France, le bilan est lourd. Une personne sur deux serait atteinte d’un burn-out. D’après une étude menée par l’institut Think, sur 1000 salariés, 17 % disent en souffrir et 31 % affirment connaître une personne dans leur entourage proche atteinte de ce mal. Selon le cabinet de prévention des risques professionnels Technologia, 12.6 % des actifs seraient en « risque élevé de burn-out ».
L’épuisement professionnel reste la définition la plus donnée, d’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le burn-out se présente comme une fatigue intense, une perte de contrôle de soi d’où découle l’incapacité à travailler.
Une maladie non reconnue
Malgré de nombreuses enquêtes menées par divers organismes tels que la Dares ou l’Insee, le burn-out n’est pas reconnu comme une maladie professionnelle. Aucune définition claire n’a été attribuée à ce type d’épuisement nerveux et il est donc impossible de chiffrer correctement les malades. Aujourd’hui, il devient facile pour les entreprises de se cacher derrière le flou de la pathologie.
En décembre 2014, une trentaine de parlementaires de la majorité a revendiqué la nécessité de la reconnaître. Selon eux, il « est indispensable que les effets de l’épuisement nerveux au travail soient à la charge de ceux qui en sont responsables, c’est-à-dire les employeurs ». La pathologie serait alors reconnue comme « Accidents de travail et maladies professionnelles » financés à 97 % par les cotisations patronales. En juillet dernier, une proposition de résolution a été envisagée au sénat. De quoi rassurer les victimes du burn-out et leur famille.