L’amitié, un lien en partie déterminé par la génétique
Rédigé par Céline Le Goff , le 16 July 2014 à 08h42
Il est souvent revendiqué une totale liberté dans le choix des amis. Et pourtant, s’il a déjà été maintes fois observé que les amis se regroupent selon un critère social, celui de la génétique n’avait encore jamais été envisagé.
Environ 1% de gènes similaires entre amis
Il semble que le dicton « qui se ressemble, s’assemble » a été vérifié scientifiquement. Des chercheurs de l’Université de Yale ont publié une étude ce lundi 14 juillet dans les Comptes rendus de l’Académie Nationale des Sciences (PNAS) selon laquelle on choisirait nos amis en fonction de leur patrimoine génétique.
L’étude a été réalisée sur la base des données du Framingham Heart Study dans l’Etat du Massachussetts qui comprennent 1.5 millions de marqueurs génétiques de personnes et de leurs connaissances. Les chercheurs se sont plus particulièrement concentrés sur 1932 individus et ont comparé des paires d’amis sans lien de parenté avec des paires de personnes étrangères l’une à l’autre.
Le même taux de similarité que les cousins germains
Les résultats démontrent que les amis partagent environ 1% de gènes similaires, c’est-à-dire le même taux de similarité génétique que des cousins du 4ème degré (cousins germains). Si cela semble peu, c’est tout de même bien plus que les personnes qui n’ont aucun lien d’amitié. Selon Nicholas Christakis, professeur de sociologie, de biologie de l'évolution et de médecine à l'Université de Yale, ce taux est significatif, il dépasse le taux des personnes partageant des ancêtres communs et des personnes constituant le même groupe ethnique.
Egalement, il a été prouvé que nous choisissions ceux qui nous entourent selon leur système immunitaire. Nous sommes poussés à aller vers ceux qui disposent d’un système immunitaire différent du nôtre. Ce serait un instinct en termes de survie. En effet, si notre ami est immunisé contre un pathogène X et que nous sommes immunisés contre un pathogène Y, nous serions tout deux protégés contre les deux maladies X et Y.
Le choix des amis n’est donc pas tout à fait libre et est marqué d’un certain déterminisme. En revanche, les chercheurs n’ont pas su expliquer comment nous détectons les personnes génétiquement similaires.