Orthosomnie, quête obsessionnelle du sommeil parfait
Rédigé par La Rédaction , le 16 March 2017 à 11h33
L'orthosomnie est une perturbation du sommeil liée à la recherche du sommeil parfait
Les objets connectés sont désormais omniprésents dans notre quotidien. Si certains ont prouvé leur efficacité et leur utilité, d’autres font l’objet de polémiques comme les objets connectés qui évaluent le sommeil. Leur manque de fiabilité est susceptible de pousser leurs utilisateurs vers une quête obsessionnelle du sommeil parfait.
Risque non négligeable d’amplifier les problèmes d’insomnie
Aussi appelés traqueurs de sommeil, ces objets connectés peuvent produire un effet contraire à celui escompté qui est d’améliorer la qualité du sommeil. Selon une étude réalisée par des chercheurs des universités de Rush et de Northwestern aux Etats-Unis, dirigée par le Pr Kelly Glazer Baron, ces appareils surestiment considérablement ce dont ils sont capables de mesurer et d’interpréter.
En cause, le sommeil est un phénomène complexe et difficile à quantifier. Or, les utilisateurs de ces dispositifs font trop confiance aux mesures fournies. Ainsi, au lieu d’être rassurés sur leurs problèmes d’insomnie, ils sont poussés vers l’orthosomnie. Ce terme proposé par le Pr Kelly Glazer Baron est défini comme étant la quête excessive du sommeil parfait.
Se basant sur d’autres études, les chercheurs affirment même que ces traqueurs de sommeil ne sont pas en mesure de distinguer chaque stade du sommeil et de différencier le sommeil léger du sommeil profond. Pis encore, ces objets connectés ne font même pas la différence entre un individu qui lit sur son lit et une personne endormie.
Caractéristiques d’un bon sommeil à suivre avec les traqueurs
Un des problèmes majeurs avec les traqueurs de sommeil est que ces dispositifs ne sont pas soumis à une validation médicale, contrairement aux appareils qui mesurent la glycémie et la tension artérielle. Dans la majorité des cas, leurs concepteurs ne font même pas appel à des professionnels de santé lors de la phase de développement. Pourtant, ils osent revendiquer de nombreux bénéfices sanitaires.
Néanmoins, tout n’est pas à jeter pour les experts du sommeil. A titre d’exemple, ils jugent que ces appareils peuvent contribuer à l’amélioration de la gestion du sommeil pour peu que les utilisations et les attentes soient réalistes. Par ailleurs, ces objets connectés devraient être intégrés à des organisations de soins bien structurés.
Afin d’aider les développeurs et les consommateurs, la National Sleep Foundation aux Etats-Unis a ainsi émis des recommandations. Celles-ci concernent la quantité de sommeil idéale mais aussi les caractéristiques d’un sommeil de bonne qualité. Ne pas se réveiller plus d’une fois par nuit et s’endormir en moins d’une demi-heure font partie des déterminants identifiés par son comité d’experts.