Les effets du LSD sur le cerveau humain
Rédigé par La Rédaction , le 13 April 2016 à 12h18
Comprendre les effets du LSD permettrait de mieux soigner certains troubles psychologiques notamment ceux liés à une surdose de cette drogue.
Le LSD ou diéthylamide de l’acide lysergique est une puissante drogue obtenue à partir de l’ergot de seigle, un champignon parasite, et de certaines céréales. Le LSD se présente sous différentes formes comme le comprimé et le buvard. Il peut avoir des effets dévastateurs sur le système nerveux central.
Une hyper-connectivité du cerveau due au LSD
Une équipe de scientifiques conduite par les Drs David Nutt et Robin Carhart-Harris a mené une étude sur la connectivité du cerveau chez des volontaires sous l’emprise de LSD. Pour ce faire, ils leur ont fait subir trois examens d’imagerie complémentaires. Le premier consiste en une IRM fonctionnelle, le second en une magnétoencéphalographie et le dernier en un scanner cérébral.
Cette étude a pour objectifs d’étudier en détails leur activité neurale et de mesurer les champs magnétiques engendrés par l’activité électrique de leurs cerveaux. Les scientifiques ont observé une hyper-connectivité des zones cérébrales qui ne sont pas connectées en temps normal. Les réseaux indépendants du cerveau deviennent plus unifiés. Ce phénomène serait la cause des mélanges de perceptions et des démences pendant et/ou après un trip.
Ils ont également constaté que la prise de LSD débouche sur une dissolution de la conscience de soi. Cette perte de l’égo serait consécutive à une désynchronisation des neurones dans les différentes régions du réseau du mode par défaut. Elle peut survenir sans aucun lien avec les hallucinations.
Une piste pour le traitement de la dépression
Les résultats de cette étude concernant les effets du LSD sur le cerveau humain présentent un intérêt particulier pour les scientifiques. Ils mettent en évidence une partie des modes d’action des drogues psychédéliques sur les perceptions et la conscience chez les personnes sous LSD. Cela aiderait à mieux cerner les origines des démences passagères ou permanentes, survenant un long laps de temps après le premier trip.
Cette étude devrait aussi ouvrir la voie à la mise au point de nouveaux traitements contre les troubles psychologiques comme la dépression et la toxicomanie. Pour les neuroscientifiques, les drogues psychédéliques pourraient constituer un outil thérapeutique efficace pour traiter l’addiction. D’autres recherches sont nécessaires pour disposer de données fiables.
Par ailleurs, il est important de tempérer la portée des résultats de l’étude à cause de la taille de l’échantillon. Elle a été réalisée sur seulement une quarantaine de volontaires divisés en deux groupes. Le premier a reçu un placebo et le deuxième 75µg de LSD. Or, les données concernant cinq individus du second groupe ont encore été rejetées.