Syndrome de Raiponce, un trouble à prendre au sérieux

Le syndrome de Raiponce est un trouble du comportement. Les personnes atteintes mangent leurs propres cheveux après les avoir arrachés du cuir chevelu. Mal connu ou sous-estimé, ce trouble du contrôle des impulsions affecterait 1 à 4% de la population. En général, ces mêmes personnes souffrent aussi de trichotillomanie. 

Une maladie psychiatrique n’ayant rien d’un conte de fées

Le syndrome de Raiponce ou trichophagie est souvent associé à la trichotillomanie, une autre maladie qui consiste à s’arracher les cheveux, les poils et les cils de manière compulsive. Les malades sont des jeunes, en majorité des filles. D’après une enquête réalisée par des médecins d’un hôpital de l’Arizona, 40% ont moins de 10 ans et 79% moins de 20 ans.

Les impacts de la trichophagie sur un enfant ou un adolescent peuvent être graves. Avaler des cheveux conduit à la formation de trichobézoard et l’obstruction intestinale. Ce trouble risque ainsi de provoquer une anémie et une perte de poids. Cette maladie peut aussi engendrer sur le long terme une perforation de l’estomac, une appendicite, une pancréatite, etc.

Par ailleurs, les parents se doivent d’être très attentifs. La trichophagie peut également avoir des répercussions sociales. Son comportement est en effet susceptible de causer des attitudes de rejet de l’enfant ou de l’adolescent. En outre, certains malades s’arrachent les cheveux par plaque. Cela entraîne une calvitie ou une absence progressive de pilosité, source de complexe supplémentaire.

Un trouble du comportement pouvant être traité efficacement

Des cas spectaculaires interpellent sur la dangerosité du syndrome de Raiponce. En 2015, une équipe médicale de l’hôpital Antoine Beclère de Clamart en Hauts-de-Seine a opéré une jeune fille de 17 ans souffrant de douleurs abdominales intenses, de vomissements et de constipation. Ils ont enlevé de son estomac un trichobézoard de 500g, 15cm de haut, 10cm de large et 5cm de profondeur.

Aux Etats-Unis, une autre patiente âgée de 38 ans a subi une opération chirurgicale similaire. Anémiée, elle a également perdu près de 10kg sans suivre un régime amincissant. L’équipe médicale qui l’a opérée a retiré de son estomac une boule de cheveux de 15cm sur 10. Celle-ci s’est prolongée dans le duodénum pour former une autre boule de 3cm sur 4.

De nos jours, il existe différentes approches possibles pour traiter le syndrome de Raiponce. Certains experts privilégient une approche pharmacologique à base d’antidépresseurs tandis que d’autres optent pour une psychothérapie ou les deux. L’hypnose, les thérapies cognitivo-comportementales, la psychothérapie de soutien, etc. ont déjà été testées et donné d’excellents résultats.