La psychiatrie culturelle pour soigner les patients
Rédigé par La Rédaction , le 11 December 2019 à 12h20
Une prise en charge psychologique transculturelle peut être très utile dans le cadre de l'adoption.
La psychiatrie transculturelle s’est développée depuis un demi-siècle pour essayer d’apporter aux patients issus de l'immigration une prise en charge adaptée. Il a été prouvé que la situation transculturelle a une influence sur les personnes et les groupes. Le but est de proposer une prise en charge efficace vis-à-vis d’un patient qui souffre.
Les compétences culturelles des patients et des thérapeutes
Les langues, comme les manières de penser et de faire des personnes et des groupes, varient suivant les origines socioculturelles. Quand un individu va mal, il a besoin de passer par ses mots, ses appartenances et ses croyances pour exprimer ses souffrances. Pour un immigrant, la barrière des langues et des cultures empêche parfois de bénéficier de soins adéquats.
La psychiatrie transculturelle tente d’y remédier en recourant aux compétences culturelles des patients et des thérapeutes, que ce soit pour l’établissement du diagnostic ou pour le choix de la prise en charge médicamenteuse et psychothérapique. Elle prend en considération les effets de l'immigration et la situation transculturelle des personnes et des groupes issus de la première et de la deuxième génération.
Des études anglo-saxonnes ont d’ailleurs démontré que lorsque les thérapeutes ne tiennent pas compte de la langue et de la culture des patients, ils s’exposent à un plus grand risque d’erreur de diagnostic. Dans le cadre d’une prise en charge transculturelle, la première étape consiste à éliminer la potentielle barrière linguistique et culturelle.
Une vulnérabilité spécifique associée au risque transculturel
Les enfants d’immigrés nés sur la terre d’exil des parents sont les principaux concernés par une situation de risque transculturel. Des études épidémiologiques ont révélé qu’ils présentent une vulnérabilité spécifique lorsqu’ils sont bébé, lors des grands apprentissages et au début de l’adolescence. Le risque transculturel apparait en cas de conflit entre les références transmises par les parents et celles du pays d’accueil.
Cependant, l’efficacité d’une prise en charge transculturelle ne se limite pas à ces catégories de population. La psychiatrie transculturelle a également fait ses preuves sur les victimes de traumatismes individuels et collectifs, les réfugiés, les enfants d’adoption internationale, etc. Elle permet de ne pas les couper de leurs langues, de leurs histoires et de leurs émotions.
En consultation transculturelle, un groupe de thérapeutes reçoit le patient et sa famille pour qu’il se sente en sécurité et protégé. Ce qui n’est pas toujours le cas dans une consultation classique où la relation duelle entre le médecin et le patient ne pousse pas systématiquement ce dernier à faire confiance et à s’ouvrir à son thérapeute.