Les jeunes adultes et les problèmes des choix de la vie
Rédigé par La Rédaction , le 11 July 2018 à 11h55
Les difficultés de l'entrée à l'âge adulte
Les jeunes adultes sont de plus en plus nombreux à ressentir un sentiment d’inadéquation au monde et un besoin de fuir la réalité. Agés de 17 à 25 ans, ils sortent d’une adolescence plus longue, mais se retrouvent aussitôt face à de nouveaux problèmes. Ils montrent une fragilité longtemps contenue.
Désillusions et contraintes sur le chemin de l’indépendance
La peur et l’inquiétude liées au passage à l’âge adulte ont toujours existé, confirme le Pr Daniel Marcelli, chef du service de psychiatrie infanto-juvénile du centre hospitalier Henri Laborit à Poitiers. Les pédopsychiatres constatent toutefois un désinvestissement social progressif chez la majorité des jeunes adultes d’aujourd’hui. Ils commencent seulement à s’intéresser à cette situation qui devient problématique.
Cette déshérence chez les jeunes adultes s’explique par un parcours de plus en plus difficile, voire chaotique, sur le chemin vers l’indépendance. Ils sont contraints de travailler avant leur majorité pour gagner leur vie. Pourtant, ils éprouvent d’énormes difficultés à être autonomes financièrement quand ils sont majeurs. Cette précarité oblige beaucoup d’entre eux à rester au domicile parental.
De même, le développement de comportements à risque est plus fréquent. Ces jeunes adultes se réfugient dans la consommation de cannabis et d’alcool. D’autres menaces sont apparues comme les troubles du sommeil, la sédentarité et la baisse des activités physiques associés à un usage excessif d’internet. A cela s’ajoute une mauvaise habitude alimentaire qui favorise l’obésité et la dépression.
Prise en charge précoce et prévention des situations graves
Une prise en charge précoce et adéquate s’impose pour que ces jeunes adultes retrouvent le chemin du mieux-être et de la réalisation personnelle. Pourtant, il n’existe pas de motifs qui devraient les pousser à consulter un psychiatre. Le Pr Daniel Marcelli précise bien qu’ils ne souffrent aucunement de troubles psychiatriques. De plus, ils ne représentent pas un danger pour autrui.
Cependant, chez 1% des 14 à 27 ans, ces comportements considérés comme normaux et liés à la crise d’adolescence présentent de véritables risques comme le développement de psychose, l’autodestruction, le suicide, etc. Pour rappel, 75% des troubles mentaux se manifestent avant l’âge de 25 ans. La précocité de leur diagnostic et la rapidité de leur prise en charge influent directement sur le pronostic d’évolution.
Par ailleurs, il convient d’adapter l’offre de soins aux besoins de cette population à risque. En effet, les adolescents sont transférés dans les services de psychiatrie adulte à leur majorité. Ils se retrouvent brusquement séparés de leur équipe de soignants, une discontinuité qui inquiète fortement les professionnels de santé.