Dépression post-partum, des facteurs de risque identifiés
Rédigé par La Rédaction , le 11 January 2018 à 14h10
La dépression post-partum est un trouble psychiatrique.
L’image de la femme ayant récemment accouché est souvent associée à un sourire béat et un bonheur total. Pourtant, près de 15% des mères souffrent de dépression post-partum et vivent en réalité l’exact opposé. Cette complication arrive après un accouchement mais est encore taboue. Les experts ont identifié plusieurs facteurs de risque.
Les femmes sans antécédent psychiatrique moins vulnérables
La dépression post-partum est un trouble psychiatrique postnatal confondu à tort avec le baby blues. Elle survient dans les quatre à six semaines après l’accouchement. Ses symptômes sont les difficultés de concentration, les troubles du sommeil, la fatigue permanente, l’irritabilité et l’anxiété. Une prise en charge précoce est essentielle pour que cet état n’affecte pas la relation mère-enfant.
Selon une étude publiée dans PLOS Medicine, le risque de souffrir de dépression post-partum est faible pour les femmes sans antécédent psychiatrique. Les auteurs l’ont estimé à seulement 0,6%. Afin d’aboutir à cette conclusion, ils ont étudié une cohorte de 457 317 femmes qui ont donné naissance à leur premier enfant entre 1996 et 2013.
Cette étude a identifié plusieurs facteurs favorisant la survenue d’une dépression post-partum. Parmi ces facteurs figurent l’âge, la consommation d’alcool et/ou de drogue, le niveau de vie, la grossesse non désirée, et l’expérience de l’accouchement. La génétique et les changements biologiques constituent également des facteurs importants. Enfin, les femmes ayant déjà vécu des épisodes de dépression font partie des plus vulnérables.
Un risque élevé de récidive et des traitements de longue durée
Les auteurs de l’étude ont suivi les participantes pendant plusieurs années, jusqu’en 2014. Ils ont constaté que le risque de récidive après une deuxième grossesse est multiplié par 27 pour les femmes ayant été traitées par des antidépresseurs. Par contre, celui-ci s’élève à 46 pour les femmes ayant été hospitalisées. 15% des premières et 21% des secondes ont connu un nouvel épisode dépressif.
Par ailleurs, les chercheurs ont évalué la durée du traitement administré aux femmes souffrant de dépression post-partum. Quatre ans après l’apparition du trouble, plus de 5% d’entre elles prennent toujours des antidépresseurs, ce qui confirme que la dépression post-partum est une maladie à rechutes et tenace. La précocité du diagnostic et de la prise en charge constitue ainsi un enjeu vital.
De même, prévenir la première dépression post-partum est indispensable. La généralisation de l’entretien au cours de la grossesse représenterait un excellent outil pour détecter les femmes à risque. L’isolement étant un facteur de risque, les liens sociaux réduiraient aussi les risques de dépression post-partum selon les résultats d’une étude australienne.