Pensées suicidaires, hausse alarmante chez les adolescents
Rédigé par La Rédaction , le 07 February 2019 à 11h24
Pensées suicidaires en augmentation chez les jeunes.
Le suicide chez les adolescents constitue encore un sujet délicat. Pourtant, les chiffres publiés dans le BEH ou Bulletin épidémiologique révèlent une augmentation inquiétante des pensées suicidaires chez les adolescents. Cela traduit bien la souffrance psychique des jeunes.
Les filles plus vulnérables à la dépression et la tentative de suicide
Selon les statistiques dévoilées dans le dernier BEH, près de 3 % des jeunes Français ont déjà fait à 17 ans une tentative de suicide ayant conduit à une hospitalisation. De même, plus de 10 % d’entre eux ont eu des pensées suicidaires dans l’année. Tels sont les résultats de l’enquête Escapad, réalisée par l’OFDT ou Office français des drogues et de la toxicomanie.
Les auteurs de l’étude ont aussi constaté que les jeunes filles sont les plus exposées. En effet, ils ont observé une hausse du nombre de tentatives de suicide chez les adolescentes entre 2011 et 2017. Il semble qu’elles sont plus vulnérables face au syndrome dépressif, principal facteur de risque de pensées suicidaires et de passage à l’acte.
Psychiatre au CHU de Lille, le Pr Pierre Thomas explique que l’adolescence correspond à une période de vulnérabilité. Ainsi, il est fréquent que les idées noires s’installent chez les jeunes, en particulier chez les adolescents souffrant de dépression. Néanmoins, si leur entourage arrive à les détecter assez tôt, il est possible de les désamorcer.
Un lien entre usage de substances psychoactives et tentative de suicide
Les résultats de l’enquête menée par l’OFDT lors de la Journée défense et citoyenneté font également état d’un lien très fort entre usage de tabac et autres substances psychoactives, et tentative de suicide. Les chercheurs pointent du doigt la consommation quotidienne de tabac chez les filles. Par contre, les produits illicites autres que le cannabis sont mis en cause chez les garçons.
Les auteurs de l’étude recommandent d’utiliser ces usages comme indicateur pour repérer le risque de conduite suicidaire chez les adolescents. De son côté, le Pr Pierre Thomas conseille la mise en place d’une politique de prévention volontariste qui n’existe pas dans l’Hexagone. L’objectif est de réduire considérablement le nombre de décès par suicide.
Une politique de prévention volontariste est d’autant plus utile que le suicide ne concerne pas uniquement les adolescents. Toujours d’après le BEH, près de 5 % des adultes déclarent avoir eu des idées noires et plus de 7 % ont fait une tentative de suicide. En plus, la France présente un taux de suicide parmi les plus élevés d’Europe.
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