Les filles se croient moins intelligentes que les garçons
Rédigé par La Rédaction , le 03 February 2017 à 14h49
Les stéréotypes sexistes impactent les enfants dès 6 ans.
Le sexisme s’installe dès la plus tendre enfance, ainsi les stéréotypes liés au sexe se développent très tôt. Selon une étude menée par des chercheurs de l’Université de l’Illinois publiée dans la revue Science, les filles se considèrent moins brillantes que les garçons dès l’âge de six ans.
Une étude d’envergure des représentations de l’intelligence
Afin d’aboutir à cette triste conclusion, l’équipe de sociologues a étudié les réactions de 400 enfants âgés entre cinq et sept ans. Ils leur ont proposé plusieurs tests dont un consistant à leur raconter une histoire brève sur un individu intelligent et brillant sans préciser son sexe. Chez les six ans et plus, la grande majorité a pensé à un homme.
Les chercheurs ont également soumis l’ensemble des participants à un autre test. Ils leur ont demandé de faire le choix entre un jeu pour des personnes « très intelligentes » et un jeu pour des enfants « travailleurs ». Les filles de six et de sept ans ont encore opté dans des proportions importantes pour le second.
Pour Lin Ban, auteur principal de l’étude, ces résultats sont plus qu’inquiétants. Cela permet d’expliquer en grande partie le peu d’engouement éprouvé par les femmes pour une « carrière ambitieuse ». Inconsciemment, elles refusent d’embrasser des carrières dans divers domaines tels que la physique, l’astronomie ou l’ingénierie. Paradoxalement, elles sont plus diplômées que les hommes.
Des stéréotypes pénalisants de l’enfance jusqu’à l’âge adulte
D’après les chercheurs, la précocité de ces stéréotypes sexistes a de quoi inquiéter. En effet, s’ils s’insinuent dans la tête de petites filles de six ans, ils ont largement le temps de prendre racine et de développer par la suite des complexes d’infériorité par rapport aux garçons. En même temps, cela va renforcer le sexisme de manière sournoise.
Ces stéréotypes sexistes qui se mettent en place très tôt pourraient aussi avoir des influences négatives sur la scolarité. Les fillettes pensent à tort qu’elles sont moins qualifiées que les garçons pour réaliser des tâches réclamant de l’intelligence. Si elles obtiennent de meilleures notes en classe, elles estiment que cela est plutôt le fruit du travail et de l’assiduité.
Ces résultats viennent confirmer une autre étude portant sur les stéréotypes sur l’intelligence aux Etats-Unis. Il en est ressorti que ces derniers pénalisent les femmes dans des domaines comme la science. Pour confirmer les observations, les sociologues ont réédité l’expérience sur un panel de 96 enfants de cinq et six ans. Ils sont arrivés au même constat.