Se muscler pour faire grossir le cerveau

Les bénéfices sur la santé mentale et physique d’une pratique régulière d’activités sportives ne sont plus à prouver. Parmi ces bienfaits figurent la contribution au bien-être et le maintien du capital osseux. Tout récemment, des scientifiques ont encore mis en évidence les influences positives du sport sur le cerveau. 

Augmentation du volume de matière grise

Les chercheurs ont présenté leurs travaux au cours du congrès annuel de la RSNA ou Société radiologique d’Amérique du Nord le 30 novembre dernier. Ils ont étudié 35 adultes souffrant de troubles cognitifs mineurs, susceptibles de développer la maladie d’Alzheimer. Répartis en deux groupes, 16 d’entre eux ont réalisé des activités aérobies tandis que 19 ont participé à des exercices d’étirements musculaires.

Pendant six mois, les participants se sont entrainés quatre fois par semaine. A l’issue de cette période, les scientifiques ont observé chez les deux groupes une hausse du volume de matière grise dans la quasi-totalité des régions cérébrales, surtout au niveau du lobe temporal associé à la mémoire à court terme. Cette augmentation est plus prononcée chez ceux ayant effectué des activités aérobies.

Autre constat, les membres du premier groupe ont enregistré des progrès significatifs quant à leurs fonctions exécutives. Par contre, les participants aux étirements musculaires ont présenté une atrophie dans la matière blanche. Ces résultats suggèrent que les activités aérobies visant à améliorer la consommation d’oxygène par l’organisme sont plus efficaces.

Lien subtile entre les muscles et le cerveau

Les chercheurs ne sont pas encore arrivés à expliquer les mécanismes des actions du sport sur le cerveau. Toutefois, une étude réalisée par des scientifiques du National Institutes of Health de Baltimore avance la thèse de sécrétion d’une substance par les muscles. Celle-ci est ensuite transportée au cerveau par le sang.

Il s’agit de la cathepsine-B. De la famille des enzymes protéolytiques, elle est secrétée par les cellules des muscles suite à des contractions musculaires. Elle intervient dans le métabolisme cellulaire comme la dégradation des protéines. Une expérience sur des souris actives a permis de constater l’activation de la pousse de neurones et une mémoire spatiale optimisée.

Pour confirmer ces résultats, les scientifiques ont mené une étude sur 43 jeunes adultes dont 20 ont suivi un entrainement intense de 45 à 75 minutes, trois fois par semaine. Le reste a été soumis à une activité sportive d’intensité modérée de 10 à 15 minutes, deux fois par semaine. Après 4 mois, les premiers présentent un taux de cathepsine-B plus élevé et une plus grande capacité mémorielle.