Bâillement, un comportement courant encore inexpliqué
Rédigé par La Rédaction , le 01 February 2018 à 12h44
Tout le monde bâille.
L’homme, à l’instar des animaux tels que les mammifères, les oiseaux, les reptiles et les poissons, bâille. Le bâillement correspond à un cycle respiratoire paroxystique qui dure entre cinq et dix secondes, et s’accompagne d’une ouverture totale de la bouche. Ce comportement courant reste encore inexpliqué à ce jour.
Un réflexe banal, objet de diverses théories depuis l’Antiquité
Le bâillement est une association synergique et complexe de mouvements qui se décomposent en plusieurs étapes. Il commence par une longue et profonde inspiration, suivie d’une apnée d’une seconde, et se termine par une expiration rapide de l’air inspiré. Généralement, il survient par salves de deux à trois cycles. Il s’agit d’un comportement stéréotypé de survenue involontaire.
Depuis l’Antiquité, le bâillement a fait l’objet de nombreuses théories. Hippocrate a avancé que ce réflexe permet d’évacuer la fièvre et de faire baisser la température. Plusieurs siècles plus tard, Joannes de Gorter a soutenu que le bâillement accroît l’oxygénation du cerveau par l’augmentation du flux sanguin. Ces deux théories largement répandues sont pourtant fausses selon plusieurs études scientifiques.
Pour le Dr Olivier Walusinski, médecin généraliste à la retraite dans l’Eure-et-Loir, bailler est associé au cycle veille/sommeil. Le bâillement permettrait de stimuler la vigilance. L’homme accumule de nombreux facteurs somnogènes dans le liquide céphalorachidien tout au long de la journée. Ce comportement viserait à les éliminer. Il est déclenché par la fatigue, l’ennui ou encore l’anxiété.
Un comportement annonciateur de maladies dans certains cas
Une personne en bon état de santé bâille cinq à dix fois jour. Néanmoins, certaines maladies sont susceptibles de modifier la fréquence de bâillements. Par exemple, les patients souffrant de la maladie de Parkinson ne bâillent que très peu, voire jamais. Le même phénomène peut être observé chez les individus qui consomment des neuroleptiques et des drogues.
Par contre, certains traitements médicamenteux produisent l’effet inverse. Les antidépresseurs font bâiller jusqu’à 200 fois par jour. Les raisons sont encore inconnues. Survenant par salves de 15 à 20 bâillements, cela devient rapidement désagréable et handicapant sur le plan social. Selon le Dr Olivier Walusinski, une hausse excessive de la fréquence de bâillements peut aussi traduire une hypertension intracrânienne causée par une tumeur.
Si les chercheurs sont toujours à la recherche des causes et de l’utilité de ce comportement, ils s’intéressent également au phénomène de contagion du bâillement. D’après les psychologues, celui-ci relèverait de l’aptitude mentale de certaines personnes à se mettre à la place d’autrui, adopter son point de vue et décoder sont état émotionnel.