Une mousse comme alternative au cannabis médical
Rédigé par La Rédaction , le 30 October 2018 à 10h59
Variété de mousse hépatique
Le cannabis à usage thérapeutique est légal dans 25 pays. Le tétrahydrocannabinol ou THC, substance active du cannabis, permet de soulager à faibles doses les douleurs chroniques, les vertiges et certaines pathologies incurables comme le Parkinson. Une mousse découverte au Japon pourrait cependant être plus efficace que le THC.
Le perrottétinène, une substance similaire au THC du cannabis
Jusqu’à la découverte d’une substance apparentée dans une hépatique dans les années 1990, les chercheurs ont longtemps été convaincus que le cannabis était l’unique plante produisant du THC. Yoshinori Asakawa, le phytochimiste japonais auteur de cette trouvaille, l’a appelée perrottétinène. Ses liaisons atomiques sont semblables à celles du THC. Toutefois, celui-ci possède un groupe benzyle en plus et une structure tridimensionnelle différente.
Le perrottétinène est une substance naturelle issue d’une mousse baptisée Radula perrottetii. Cette plante originaire du Japon existe également en Nouvelle-Zélande et au Costa-Rica. Une étude menée par des chercheurs de l’université de Berne et de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich a révélé que le perrottétinène est supérieur au THC sur le plan médical.
Sous la houlette de Jürg Gertsch, les chercheurs ont procédé à des tests sur des souris. Ils ont constaté que le perrottétinène pénètre plus facilement dans le cerveau. Au même titre que le THC, cette substance active les récepteurs des cannabinoïdes. Par contre, son effet antidouleur et anti-inflammatoire est plus important grâce à l’inhibition des prostaglandines.
Le perrottétinène, une substance moins psychoactive que le THC
Si l’efficacité thérapeutique du cannabis médical est avérée à de très petites doses, il demeure néanmoins un stupéfiant. Il produit des effets secondaires pouvant être désagréables comme le sentiment euphorisant, la bouche sèche et la faim. Ayant un effet psychoactif puissant, le THC est même un danger à doses élevées. A l’inverse, le perrottétinène produit un effet psychoactif beaucoup moins puissant, réduisant ainsi les risques associés.
Le Radula perrottetii étant une plante encore peu connue, de même que ses réelles propriétés pharmacologiques et ses éventuels effets indésirables, les auteurs de cette étude soulignent la nécessité de procéder à des recherches en profondeur. Cela est nécessaire avant d’autoriser sa consommation et d’introniser le perrottétinène comme une alternative fiable au THC.
Par ailleurs, cette substance bioactive est difficile à isoler dans la plante. En effet, l’hépatique ne la produit qu’en infime quantité. Pourtant, les recherches requièrent une grande quantité de perrottétinène. Les chercheurs ont été contraints de concevoir une méthode de synthèse visant à contrôler sa structure moléculaire pour réaliser leurs travaux et aboutir à ces conclusions.