Vente en ligne de médicaments : peut-on se fier à Internet ?
Rédigé par Emmylou Drys , le 28 June 2014 à 08h00
La toile s’est progressivement imposée comme un outil commercial, notamment dans le domaine de la santé. Médicaments, lentilles, crèmes et autres produits peuvent être achetés d’un simple clic à des prix défiants toute concurrence. Cependant, attention aux arnaques.
Les médicaments et produits parapharmaceutiques sont-ils les mêmes sur Internet ? Est-ce qu’il faut dire au revoir à la pharmacie de votre quartier ? Peut-on avoir confiance ? Rien n’est moins sûr. Internet pullule de bonnes affaires certes, mais il est plus compliqué de savoir à qui nous avons affaire derrière notre écran.
Le site 1001pharmacies.com mis en cause
L’Ordre national des médecins a décidé de monter au cran supérieur face au site de parapharmacie et vente de médicaments en ligne 1001pharmacies.com, en ouvrant un procès contre ce dernier devant le tribunal de grande instance de Paris.
En effet, derrière ce site ne se trouve pas un acteur pharmaceutique. Par conséquent, il vend ses médicaments illégalement sur la toile. Quatre règles sont à suivre lorsqu’il s’agit de vente de médication : le site doit être un prolongement d’une officine de pharmacie, il doit être autorisé par l’agence régionale de santé (ARS), il ne vend que des médicaments non soumis à prescription médicale obligatoire et enfin les données doivent être hébergées auprès d’un hébergeur agrée. 1001pharmacies.com ne remplit aucun de ces critères, ce qui explique la plainte de l’Ordre national des médecins.
Le site quant à lui se défend de ces accusations en expliquant que ces poursuites judiciaires traduisent simplement d’une « peur de la disparition d’un monopole » et affirme que leur seul objectif est de pouvoir offrir un accès moins cher aux médicaments.
Le trafic de faux médicaments explose
Savoir à qui l’on achète nos médicaments est essentiel. Pourtant, de vrais réseaux de trafiquants criminels existent bel et bien. C’est du moins ce qu’a dénoncé Interpol il y quelques semaines lors d’un séminaire organisé à la demande de la France. L’organisation appelle maintenant à une "coopération internationale, interministérielle, des spécialistes en cybercriminalité et en délinquance financière".
On estime qu’environ 10 % des médicaments en circulation sur le web sont des contrefaçons et de 30 à 40 % dans les pays africains ! La pilule la plus contrefaite est sans surprise le viagra, très prisé des hommes. Ces faux médicaments sont la plupart du temps fabriqués à base de plâtre, de peinture et même parfois de poussière.
Plus qu’une perte financière, ces faux médicaments peuvent causer de vrais problèmes de santé lorsqu’une personne sous traitement ne prend pas le bon dosage. Cela rend la maladie plus difficile à soigner dans la plupart des cas et va jusqu’à remettre en cause toute la médication.
La Comission européenne a d'ailleurs annoncé la mise en place prochaine d'un logo qui permettra aux internautes d'identifier les pharmacies auxquelles il est possible de se fier. L'objectif est bien entendu de lutter contre les médicaments contrefaits. Ce logo devrait être mis en place au deuxième semestre de l'année 2015.
