Combattre l’antibiorésistance avec du thé vert
Rédigé par La Rédaction , le 26 September 2019 à 14h41
Les feuilles de thé vert contiennent de l'EGCG, un polyphénol qui semble efficace contre des bactéries multirésistantes.
La résistance des bactéries aux antibiotiques est un phénomène naturel, mais amplifié par de mauvaises pratiques. De nos jours, son ampleur est telle que l’antibiorésistance constitue une menace fondamentale pour la santé humaine au niveau mondial. Il est essentiel de développer de nouveaux moyens de lutte pour la combattre efficacement.
L’épigallocatéchine contre la superbactérie P. aeruginosa
D’après les chiffres de l’INSERM ou Institut national de la santé et de la recherche médicale, 700 000 personnes décèdent tous les ans d’une infection due à des bactéries résistantes. Sans le développement de nouveaux traitements plus efficaces, le nombre des victimes s’élèverait à 10 millions sur les trente prochaines années. La réponse pourrait se trouver dans le thé.
Des tests en laboratoire menés par des chercheurs de l’université de Surrey, en Angleterre, ont donné des résultats probants contre la bactérie multirésistante Pseudomonas aeruginosa. Cette superbactérie est connue pour provoquer de nombreuses infections en milieu hospitalier, dont certaines sont mortelles. Ils ont associé l’aztréonam avec de l’EGCG ou épigallocatéchine, un polyphénol présent dans les feuilles de thé vert.
Cette étude consiste à déterminer les interactions possibles de l’aztréonam et de l’EGCG, pris individuellement et en combinaison, avec la bactérie P. aeruginosa. Les chercheurs ont réalisé une série de tests sur des chenilles et des cellules cutanées humaines. Ils ont ainsi observé que le couple antibiotique-polyphénol est plus efficace pour lutter contre la bactérie.
L’amélioration des traitements classiques comme objectif
Selon les résultats publiés dans la revue Journal of Medical Microbiology, la combinaison de l’aztréonam avec de l’EGCG est plus efficace pour réduire le nombre de P. aeruginosa que les deux éléments pris séparément. Ce qui se traduit par un meilleur taux de survie chez les sujets traités, que ce soit les chenilles ou les cellules cutanées humaines.
Les auteurs de l’étude n’ont pas identifié le mécanisme en jeu. Néanmoins, ils supposent que l’EGCG favorise l’absorption de l’aztréonam en rendant les bactéries plus perméables. Ce qui offre de nouvelles perspectives pour lutter contre ce fléau sanitaire à l’échelle mondiale qu’est la résistance aux antimicrobiens. Pour rappel, la P. aeruginosa est responsable de plus de 8 % des maladies nosocomiales.
Face au besoin urgent de trouver de nouveaux traitements pour combattre l’antibiorésistance, cette étude suscite de l’espoir. Selon le Dr Jonathan Betts, chercheur principal à la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Surrey, l’association des antibiotiques classiques avec des produits naturels améliore leur efficacité et leur durée de vie utile sur le plan clinique.
Sources :