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Baclofène : le médicament pour lutter contre l'alcoolisme enfin légalisé

Rédigé par , le 26 February 2014 à 14h30

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Le Baclofène aide à lutter contre l'alcoolisme. (Le dernier pub avant la fin du monde, 2013)

Le Baclofène aide à lutter contre l'alcoolisme. (Le dernier pub avant la fin du monde, 2013)

Le Baclofène a été reconnu comme efficace pour lutter contre l’alcoolisme depuis des mois. Pourtant, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) tardait à légaliser son usage. Ce sera chose faite en mars 2014, au grand soulagement des médecins et de leurs patients.

Un livre l’a rendu célèbre, il a fait scandale, il a attendu et enfin…il va être légalisé. Le Baclofène, un médicament permettant de lutter contre l’alcoolisme devrait être sur le marché dès mars prochain d’après des informations du Figaro.

Baclofène : de la sclérose en plaque à l’alcoolisme

Initialement, ils devaient servir les personnes atteintes de la sclérose en plaques. Son efficacité pour les problèmes d’alcoolisme a été révélée il y a sept ans par Olivier Ameisen, médecin et ancien alcoolique. Dans son livre Le Dernier Verre publié en 2004, il racontait comment le Baclofène avait réduit à néant son addiction pour la boisson. En effet, ce médicament couperait l’envie de boire.

L’Agence nationale de sécurité du médicament estime que 115 000 personnes utilisent ce médicament illégalement. Certains médecins, convaincus de son efficacité le prescrivaient. Mais cela n’était pas sans risque ! En cas de problème, ils sont responsables juridiquement car son autorisation n’est pas officielle. Du point de vue des autorités, il y a à l’heure actuelle détournement de l’utilisation du médicament. Il s’agit du même principe que le cannabis avec les cancers. Il est prouvé que cela peut soulager certaines souffrances induites par cette maladie, mais le patient et le médecin qui prescrit cet usage sont dans l’illégalité.

Les effets indésirables du Baclofène freinaient sa légalisation

Le baclofène se présente sous forme de gellulesL’agence du médicament était pourtant réticente sur le fait de légaliser ce médicament.  Elle mettait en avant le manque de connaissances quant à la pharmacologie (les effets du médicament sur l’organisme) de cette substance. En outre, un de ses rapports datant de 2012 explique que « le nombre de comprimés de Baclofène vendus a progressé de 52% en 2012 par rapport à 2011 ». En parallèle, elle constate des effets indésirables non négligeables, tels des troubles neurologiques (amenant parfois à des dépressions) pour 33,6% des cas, des troubles psychiatriques pour 21, 2% et gastro-intestinaux pour 10,1% des malades. Les effets secondaires seraient aussi en augmentation selon ce même rapport. Ainsi, la sécheresse buccale, les insomnies et la transpiration excessive feraient le quotidien de nombreuses personnes se soignant avec le Baclofène.

Qu’apporte la légalisation du Baclofène ?

L’efficacité du médicament a été reconnue en juin 2013. Dominique Maraninchi, directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament, a alors promis une mise sur le marché d’ici la fin de l’été. Les beaux jours passent, et en septembre, rien. Patients et médecins montraient de plus en plus leur mécontentement jusqu’à l’annonce de sa légalisation pour le mois prochain. Si les personnes alcooliques le prenaient déjà, qu’est-ce que cela va changer ?

Pour commencer, plus aucun médecin n’a de raison d’être réticent pour prescrire cette substance. Le problème principal était l’administration de la dose. Le nombre de comprimés peut varier de 1 à 10 par jour selon l’intensité de l’addiction et les caractéristiques propres à l’individu (âge, corpulence, maladies autres). Désormais, des tests pourront être effectués afin de mieux comprendre le dosage et donc augmenter son efficacité. Les autorités sanitaires espèrent également réduire les effets négatifs du médicament.

Enfin, aspect non négligeable en ces temps de crise, le traitement pourra être remboursé par la sécurité sociale. Une boite de 30 comprimés coûte entre 6 et 8 euros. Certaines personnes n’y avaient pas accès, ou limitaient l’utilisation de ce traitement. Deuxième cause de mortalité en France, l’alcoolisme tue entre 30 000 et 40 000 personnes par an en France. Les autorités sanitaires espèrent donc réduire le nombre de décès.

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L'auteur
Clémentine Billé

Bio

Clémentine Billé est rédactrice, spécialisée dans les questions sociétales relatives à la santé.Voir plus

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