Consommation inquiétante de médicaments chez les seniors
Rédigé par La Rédaction , le 22 September 2017 à 12h41
La frontière entre surmédication et polymédication est mince.
La consommation de médicaments est souvent inévitable pour les personnes âgées. Atteintes simultanément de plusieurs maladies chroniques, les seniors se voient prescrire en moyenne 14 médicaments à prendre régulièrement. Or, la « polymédication » n’est pas sans danger. Ce phénomène est à l’origine d’hospitalisations dues à des accidents graves.
Risques médicamenteux spécifiques chez les personnes âgées
La prise de plusieurs médicaments chez les personnes âgées présente des effets secondaires. Ainsi, elle doit faire l’objet d’une surveillance constante et précise. La polymédication peut être source d’iatrogénie. Il s’agit des effets indésirables provenant des médicaments, de leur interaction, de leur association avec d’autres substances, d’une erreur de prise ou encore de leur incompatibilité avec le patient.
Les effets iatrogènes de la polymédication chez les seniors constituent par exemple la cause de 10 à 20% des hospitalisations des plus de 65 ans. De même, environ 40% des plus de 85 ans consomment habituellement des benzodiazépines comme somnifères. Ces médicaments psychotropes entrainent des chutes et accélèrent la survenue de démence. Pourtant, les vrais problèmes d’insomnie sont rares chez les personnes âgées.
Si la polymédication est souvent nécessaire en raison de maladies multiples chez les seniors, les ordonnances à rallonge ne sont pas toujours justifiées. A part les risques médicamenteux et les effets secondaires, l’accumulation de médicaments altère la qualité de vie des patients. De plus, certains médicaments ont un service médical faible, voire insuffisant.
Coordination des médecins pour écarter les traitements inutiles
En plus des médicaments prescrits par les médecins, les personnes âgées consomment à leur seule initiative des médicaments en vente libre en pharmacie tels que les anti-inflammatoires. Afin de prévenir les risques de la polymédication, il est préconisé de faire périodiquement le point avec son médecin traitant. Cela permet d’évaluer l’état de santé du patient et de réviser ses prescriptions médicales.
Cette réévaluation périodique est d’une importance capitale. En effet, cela est indispensable pour déterminer les traitements incontournables et éliminer les médicaments inappropriés et superflus. Ainsi, il est possible de réduire les accidents provoqués par la « polymédication » des séniors, responsables tous les ans de 130 000 hospitalisations et de 7 500 morts chez les plus de 65 ans.
Par ailleurs, l’instauration d’une vraie coordination entre le médecin traitant et les spécialistes est une nécessité d’après Gérard Simon, Président de la Fédération Française des Diabétiques. Un dossier médical partagé constitue une étape essentielle vers l’allègement des ordonnances d’un patient. En moyenne, les traitements pris par les seniors sont prescrits par trois médecins différents.