L’Ordre des médecins se prononce contre l’homéopathie

L’homéopathie repose sur le principe que toute substance capable de causer des symptômes chez un sujet sain est susceptible de guérir un malade présentant des symptômes semblables. A ce jour, il n’existe aucune étude scientifique apportant la preuve de son efficacité. L’Ordre des médecins vient de prendre position contre l’homéopathie.

Des médicaments fabriqués suivant des principes controversés

Le Conseil National de l’Ordre des Médecins a longtemps gardé le silence sur l’homéopathie. Le 19 juin dernier, le CNOM a publié sur son site un communiqué sur le sujet. Faisant partie des médecines alternatives, l’homéopathie est désormais considérée comme une pratique non éprouvée et n’est plus reconnue comme une spécialité. Le texte rappelle que les médicaments homéopathiques ne sont pas scientifiquement prouvés.

Contrairement aux médicaments classiques, les produits homéopathiques n’ont pas besoin de prouver leur efficacité et leur non-toxicité pour obtenir une autorisation de mise sur le marché. Ce point constitue le cœur du problème. Les médicaments homéopathiques ne renferment pas de principe actif. Ils sont obtenus par dilution de « teinture mère » jusqu’à avoir une quantité infinitésimale.

Pourtant, l’Ordre des médecins ne ferme pas totalement la porte à l’homéopathie. Il revient au médecin d’évaluer chaque situation et d’intégrer dans le traitement une prescription adjuvante ou complémentaire, médicamenteuse ou non. De même, le CNOM ne se prononce pas sur son déremboursement, demandé lors de la tribune signée par 124 professionnels de santé

Quelques contradictions avec des mises au point drastiques

Malgré les quelques contradictions du communiqué, l’Ordre des médecins fait toute de même plusieurs mises au point. Dorénavant, la délivrance d’un traitement homéopathique ne peut se faire qu’après une information loyale, claire et appropriée du patient sur la véritable efficacité des médicaments homéopathiques. De plus, il est interdit de les présenter comme salutaires et sans danger.

Par ailleurs, le CNOM s’attaque au titre de « médecin homéopathe ». Le Dr Jacques Lucas, vice-président de l’Ordre des médecins, a clairement signifié lors de la conférence de presse que ce titre n’existe pas. Cette expression ne doit plus figurer sur les planches des médecins. Toutefois, cette mention est encore autorisée sous le titre de « généraliste » ou de « médecin oncologue ».

Enfin, le CNOM souhaite mettre fin aux diplômes universitaires d’homéopathie. Le président de l’Ordre des médecins, Patrick Bouet, met en garde les facultés de médecine dispensant ces formations et délivrant ces diplômes non reconnus. Le CNOM recommande une évaluation impartiale et rigoureuse du service médical rendu par la communauté médicale et scientifique.