Plan d’actions contre les pénuries de médicaments
Rédigé par La Rédaction , le 21 February 2019 à 10h38
Un plan d'actions pour lutter contre les pénuries de médicaments
Ces dernières années, les signalements de pénuries de médicaments ont fortement augmenté. Le sujet a été très médiatisé à cause des ruptures de stocks sur des médicaments d’utilisation courante ou de première importance. La Fédération française des industriels du médicament ou Leem a présenté son plan d’actions pour y remédier.
Relocalisation des usines pharmaceutiques en Europe
Le plan d’actions du Leem comprend plusieurs propositions conformes aux recommandations du rapport du Sénat, publié en octobre 2018. Les fabricants de médicaments plaident pour des mesures fiscales en faveur du maintien ou de la relocalisation des usines pharmaceutiques sur le territoire européen. Actuellement, 80 % des principes actifs des médicaments sont fabriqués en Asie.
De même, le Leem préconise l’établissement d’une liste de « médicaments d’intérêt sanitaire et stratégique ». Définis sur la base de critères précis, ces médicaments doivent faire l’objet de mesures de gestion de pénurie renforcées. Cette liste va se concentrer sur les traitements dits « irremplaçables et les plus indispensables » à l’opposé de celle des « médicaments d’intérêt thérapeutique majeur ».
La prévention des ruptures d’approvisionnement représente un sujet prioritaire. Pour l’année 2017, l’Agence nationale de sécurité du médicament ou ANSM a en effet relevé plus de 530 signalements, un record dans l’Hexagone, contre 44 dix ans plus tôt. Ces six derniers mois, 31 % des Français ont fait face au moins une fois à l’indisponibilité d’un médicament.
Pour une revalorisation des prix des médicaments de ville
Phénomène de plus en plus préoccupant, les pénuries concernent désormais tous types de médicament. Même les antibiotiques, les vaccins et les anticancéreux sont touchés par les ruptures de stocks et les tensions d’approvisionnement. La situation actuelle s’explique en grande partie par une faible rentabilité de ces médicaments. A ce titre, le Leem propose de revaloriser leur prix.
Pour les fabricants, la faible rentabilité les contraint à arrêter leur production. Dans d’autres cas, ils préfèrent les commercialiser sur des marchés en dehors de l’Europe à des tarifs plus attractifs. La revalorisation des prix des médicaments de ville doit permettre de résoudre en partie ce problème. Pour les médicaments hospitaliers, les hôpitaux ne doivent pas dépendre d’un seul fournisseur. La précision des commandes doit aussi être améliorée.
Afin de faciliter la mise en œuvre de ce plan d’actions, Philippe Lamoureux, directeur général du Leem, demande par ailleurs l’appui des autorités nationales et européennes. La prévention des pénuries de médicaments ne relève pas seulement de la responsabilité des fabricants, mais également de tous les acteurs de la chaîne.
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