Premier avis communiqué aux laboratoires d’homéopathie
Rédigé par La Rédaction , le 16 May 2019 à 11h46
La HAS a transmis un premier avis au sujet de l'homéopathie.
Controversée au sein du corps médical, l’homéopathie devrait bientôt être déremboursée. La Commission de transparence de la Haute autorité de santé vient d’adopter le « projet d’avis » allant dans ce sens. Cet avis provisoire représente la première étape vers le déremboursement de l’ensemble des produits homéopathiques pour manque d’efficacité.
Une polémique suite à une tribune virulente signée par 124 médecins
L’homéopathie consiste à administrer à un patient, en quantité infinitésimale, des substances pour soigner certaines pathologies. Reposant sur le principe de similitude, elle admet qu’une substance capable d’engendrer les mêmes symptômes chez des sujets sains permet de traiter une maladie. L’Académie nationale de médecine s’est déjà prononcée à maintes reprises sur l’inexistence de preuves scientifiques de son efficacité.
La polémique sur l’homéopathie est aussi vieille que l’homéopathie elle-même. Cependant, le débat a été relancé en 2018 après une tribune signée par un collectif de 124 médecins. Dans la foulée, la Commission de transparence de la HAS a fait part de son étonnement concernant le maintien de son remboursement au même taux que certains médicaments dont l’efficacité est prouvée.
Pour autant, l’homéopathie fait partie des techniques appréciées par la majorité des Français. Selon les résultats d’un sondage Odoxa, publiés en janvier 2019, 72 % des Français affirment croire en ses bienfaits. En 2017, le remboursement des médicaments homéopathiques a atteint 129,6 millions d’euros, quand le remboursement de l’ensemble des médicaments a représenté 19,9 milliards d’euros.
Une « phase contradictoire » avant l’avis définitif de déremboursement
L’avis provisoire adopté par la Commission de transparence de la HAS en vue d’un éventuel déremboursement des remèdes homéopathiques va être communiqué dans les prochains jours aux trois laboratoires concernés. Il s’agit de Boiron, de Lehning et de Weleda. Au cours de la « phase contradictoire », ils auront l’opportunité de présenter leurs arguments pour s’opposer au projet de déremboursement.
Cette « phase contradictoire » va durer entre 10 et 55 jours. Durant cette période, les experts procèderont à une évaluation de 120 remèdes homéopathiques. Elle porte sur leur efficacité, leurs effets secondaires, leur intérêt pour la santé publique, la gravité des affections traitées et leur place dans la stratégie thérapeutique. La HAS rendra un avis en fonction des résultats.
En attendant, la riposte pro-homéopathie s’organise. Les laboratoires, avec des professionnels de santé, ont lancé en avril dernier une pétition qui aurait recueilli près de 380 000 signatures. En plus de cette riposte médiatique, les laboratoires font planer la menace de perte de milliers d’emploi en cas de déremboursement effectif des remèdes homéopathiques.