Une imprimante 3D reconstruit son visage
Rédigé par Alexis Van Wittenberghe , le 14 March 2014 à 08h20
Stephen Powers avant et après l'opération.
Les chirurgiens du projet Swansea en Grande Bretagne, ont utilisé la technologie d'impression 3D pour reconstruire le visage d'un patient qui a été gravement fracturé dans un accident de moto.
L'imprimante 3D, révolution médicale
À la suite d’un accident de moto survenu en 2012, Stephen Powers, un jeune citoyen britannique de 29 ans, s’est retrouvé bloqué à l’hôpital. L’importance de ses fractures (notamment au niveau de la mâchoire et du nez) était telle que les médecins n’ont pas réussi à reconstruire le visage de leur patient avec les moyens traditionnels. Il y avait un risque réel selon eux que le système oculaire se retrouve endommagé pendant la manipulation.
Qu’à cela ne tienne, les chirurgiens de l’hôpital Morriston au Pays de Galle ont fini par contourner l’obstacle en utilisant une imprimante 3D pour fabriquer sur mesure les différentes prothèses qui devait être implantées sur le visage de Stephen Powers. « Il a subit une première intervention chirurgicale juste après l’accident, mais maintenant nous en sommes au stade où nous pouvons faire une reconstruction correcte de son visage » explique le professeur Peter Evans, directeur du service maxillo-faciale et du laboratoire de recherche de l’Abertawe Bro Morgannwg University Helth Board, en charge de l’opération.
Une opération préparée depuis des mois
Pour ce faire, les chirurgiens ont d’abord dû réaliser un scanner du crâne de leur patient pour procéder à une première impression 3D, aussi appelée image miroir, reconstituant la structure du squelette du jeune britannique avant l’accident. Le modèle imprimé à ensuite servi de guide pour les médecins. Ils ont pu ainsi préparer leur opération et trouver un moyen d'éviter des complications pour Stephen Powers. Cette phase de préparation s’est déroulée sur plusieurs mois, le temps de mettre au point le concept.
Grâce au modèle imprimé, les chirurgiens ont également pu créer des implants sur mesure, adaptés aux blessures et à la morphologie du patient. L’image miroir et les prothèses ont été conçus en Belgique dans l’une des rares structures spécialisées dans l’impression 3D à pouvoir utiliser du titane de qualité médicale. « L’imprimante 3D permet de supprimer toute incertitude et d’augmenter la précision dans le travail de reconstruction » a déclaré à ce propos Adrian Sugar, un des chirurgiens présent pendant l’opération.
Cette dernière s’est déroulée en février et aura duré en tout 8 heures. Ce n’est pas la première fois que les médecins utilisent des implants en titane fait sur mesure par impression 3D, généralement utiles pour corriger des anomalies congénitales, néanmoins, c’est l’une des premières fois que ce processus de reconstruction a été réalisé suite à une blessure. C’est la raison pour laquelle le projet Swansea a été inclus dans l’exposition « 3D Printing, the futur » au Science Museum de Londres (que vous pouvez voir jusqu’en juillet 2014).