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Boiron, le géant de l’homéopathie, prépare sa défense

Rédigé par , le 14 February 2019 à 11h23

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Homéopathie et le laboratoire Boiron

Homéopathie et le laboratoire Boiron

La Haute autorité de Santé, saisie par le ministère de la Santé, va évaluer l’efficacité réelle de l’homéopathie et se prononcer d’ici fin février sur un éventuel déremboursement des remèdes homéopathiques. Dans l’attente de la décision de la HAS, Boiron peaufine sa défense et ouvre ses portes aux journalistes.

La carte de la transparence contre la crainte du déremboursement

Les débats sur l’efficacité de l’homéopathie sont presque aussi vieux que l’homéopathie elle-même. Avant de décider du déremboursement ou non des médicaments homéopathiques, le ministère de la Santé a souhaité avoir l’avis de la HAS sur la pertinence de la prise en charge et des conditions de remboursement. Outre l’efficacité, l’instance va considérer l’intérêt pour la santé publique, les effets secondaires, etc.

Face à cette menace de déremboursement, Boiron a décidé d’ouvrir à la presse son usine de Messimy, dans le Rhône. Le géant de l’homéopathie y expose fièrement ses équipements à la pointe de la technologie et environ 2 500 flacons de « teintures mères ». Il s’agit des principes actifs des dilutions homéopathiques.

Ces « teintures mères » sont issues de souches naturelles variées, mais présentes intégralement dans la pharmacopée française. Plus de 50% proviennent de végétaux comme la belladone. Seulement 14% sont d’origine animale comme le venin de serpent. Les 33% restantes sont des substances minéralo-chimiques. En quantités infinitésimales dans les remèdes, les nombreuses questions sur leur efficacité thérapeutique sont légitimes.

Un climat social délétère et un poids économique favorables à Boiron

Boiron oppose aux détracteurs de l’homéopathie les résultats d’études observationnelles que le groupe a commandé lui-même. Baptisée EPI3, cette série d’études affirme que les remèdes homéopathiques donnent des résultats semblables aux médicaments conventionnels contre les infections des voies aériennes supérieures, les douleurs musculo-squelettiques, et les troubles de l’anxiété et du sommeil. Toutefois, EPI3 présentait d’importants biais méthodologiques.

Outre cette preuve d’efficacité sujette à controverses, le géant de l’homéopathie espère que le ministère de la Santé fasse machine arrière compte tenu du climat social actuel. Sa directrice générale, Valérie Poinsot, surfe sur la vague de ras-le-bol chez les Français en raison de leur pouvoir d’achat, et invite les pouvoirs publics à en tenir compte dans leur décision.

Par ailleurs, Boiron mise sur son poids sur le plan économique. Le groupe emploie pas moins de 2 500 personnes dans l’Hexagone. Un éventuel déremboursement de l’homéopathie risque de mettre en péril 1 300 emplois, d’après les dires de Valérie Poinsot. Enfin, elle juge comme un non sens le déremboursement de l’homéopathie au profit de médicaments conventionnels plus onéreux.

Source : Siences et avenir

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